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Nanosciences : vers une nouvelle forme de photothérapie micellaire ?


​Des chercheurs de l'équipe Nanosciences (SCBM/DMTS) ont conçu des micelles nanométriques activables par la lumière. Les objets micellaires ont été construits par auto-assemblage de molécules amphiphiles dérivées du ferrocène. Ce dernier est porteur d’une activité thérapeutique masquée qui peut être révélée par activation lumineuse. Ces nouveaux objets constituent de bons candidats pour développer des photothérapies non conventionnelles.

Publié le 12 juin 2024

Un des enjeux de la nanomédecine consiste à véhiculer des molécules actives à travers différentes barrières biologiques pour atteindre spécifiquement une cible et ainsi limiter les effets indésirables dus à une mauvaise distribution des médicaments vers les tissus sains. Avec l'émergence des nanotechnologies, de nombreux vecteurs de médicaments sont aujourd'hui disponibles mais peu d'entre eux permettent la libération du médicament « à la demande », avec un contrôle à la fois dans l'espace et dans le temps.

auto-assemblage de dérivés amphiphiles du ferrocène

Le développement de tels objets est l'objectif que s'est fixé l'équipe « Nanosciences » du SCBM (département MTS). En collaboration avec l'Institute of Macromolecular Chemistry (Prague, République tchèque), les chercheurs ont développé des micelles nanométriques photo-activables obtenues par auto-assemblage de molécules amphiphiles dérivées du ferrocène. Le ferrocène est une molécule « sandwich » : son centre métallique de fer est enchâssé entre deux cycles aromatiques. L'intérêt du ferrocène est triple dans cette construction :

  • il constitue le lien central entre les portions hydrophobe et hydrophile de l'amphiphile ;
  • il peut être sujet à la photo-dégradation ;
  • la photo-dégradation libère une entité « Fe3+ » qui déclenche un stress oxydant dans la cellule. De ce stress, découle un puissant effet cytotoxique qui pourrait être mis à profit pour détruire des tumeurs.

En absence de stimulus lumineux, les micelles sont parfaitement tolérées in vitro et rapidement internalisées dans les cellules sans effet cytotoxique. Par contre, l'illumination à 460 nm de cellules mises au contact des micelles conduit de façon séquentielle à : i) l'activation du ferrocène, ii) la dissociation des micelles, et iii) au largage d'espèces ferriques cytotoxiques.

De la lumièr​e bleue à l'infrarouge ?

Du fait de sa faible pénétration dans les tissus, la lumière bleue utilisée ne permet à ce jour que d'envisager un traitement topique de pathologies comme les cancers de la peau ou le psoriasis. Une version activable dans le proche infra-rouge est actuellement en développement dans l'équipe « Nanosciences » pour pouvoir atteindre et traiter les tumeurs plus profondément enfouies dans l'organisme.​


© CEA / E. Doris / E. Gravel


Contact​​ Institut des sciences du vivant Frédéric-Joliot :

Eri​​c Doris (eric.doris@cea.fr)

Edmond ​​Gravel (edmond.gravel@cea.fr) ​


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