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Detera Therapeutics développe une solution contre une pathologie rénale rare et sévère


​Jeune start-up essaimée du CEA, Detera Therapeutics développe un candidat médicament pour traiter une pathologie rénale rare et sévère, la glomérulonéphrite à croissants. Fruit d'une innovation thérapeutique du CEA-Joliot avec l'Inserm, elle entre en phase de développement réglementaire préclinique.

Publié le 12 décembre 2024

La glomérulonéphrite à croissants est une maladie des unités de filtration du rein (glomérules) induite par des désordres auto-immuns. Les traitements actuels ciblent principalement les causes immunitaires de la maladie sans agir directement sur le rein. Une part importante des personnes atteintes développe alors une insuffisance rénale terminale et la mortalité atteint 10 à 20% des patients au cours des premières années de traitement, notamment à cause d'infections.

Cette problématique de santé publique bénéficie aujourd'hui d'une innovation thérapeutique, celle de la start-up Detera Therapeutics co-fondée par Daniel Gillet, spécialiste des toxines bactériennes au CEA-Joliot, Pierre-Louis Tharaux, néphrologue à l'Inserm et Lyse Santoro, entrepreneure. Les chercheurs ont en effet développé une protéine agissant spécifiquement sur les cellules rénales pour une action immédiate, ciblée, et qui permet la récupération des fonctions rénales.

Une protéine inhibitrice du facteur de croissance de la maladie

« Tout a commencé en 2008, lorsque Pierre-Louis Tharaux, m'a contacté. Il venait de mettre en évidence le facteur de croissance HB-EGF impliqué dans cette maladie, intervenant dans la prolifération des cellules qui obstruent les unités de filtration du rein », se souvient Daniel Gillet. En deux ans et grâce à un soutien de l'ANR, leur collaboration a permis de mettre au point un inhibiteur surpuissant de cette cible thérapeutique : le fragment de toxine diphtérique DTR. Les travaux ont ensuite consisté à faire subir à la protéine DTR plusieurs mutations pour augmenter sa solubilité, réduire son antigénicité, c'est-à-dire sa capacité à être reconnue par les anticorps existants, et réduire sa capacité à stimuler le système immunitaire. 

A gauche, des glomérules sains ; à droite, des structures présentant une lésion en croissant typique de la pathologie. © Detera Therapeutics

Un candidat médicament aux standards de l'industrie pharmaceutique

Un financement de la Fondation Maladie Rare, du business angel CEMAG Care, de la SATT Paris-Saclay a permis à la collaboration de tester cette molécule chez l'animal et d'apporter une première démonstration d'efficacité. Aujourd'hui, et pour se consacrer au lancement de Detera Therapeutics, Daniel Gillet bénéficie du programme Magellan, parcours interne du CEA d'accompagnement à la création d'entreprises.

« Nous avons peu à peu changé de référentiel pour passer de chercheurs académiques à développeurs. Tout au long du parcours, nous avons été accompagnés pour réfléchir au développement de notre molécule thérapeutique selon les standards de l'industrie pharmaceutique en nous faisant prendre conscience des différentes étapes à franchir en vue de la valorisation de cette innovation ». De fait, la start-up prépare le développement réglementaire préclinique du candidat médicament DTR8, une étape préalable aux essais cliniques.

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