Les protéines MCM8 et MCM9 ont récemment été découvertes comme impliquées dans de multiples processus normaux et pathologiques liés à la réplication de l'ADN, la méiose, la recombinaison homologue et la réparation des mésappariements. Ce sont des hélicases : elles ont la capacité de se déplacer le long de l'ADN et de séparer les deux brins de l'ADN.
Les variants de ces protéines peuvent prédisposer les porteurs à des troubles tels que l'infertilité et le cancer. En 2019, un troisième partenaire, HROB, a été identifié comme associé à ces deux hélicases sans que ses mécanismes d'action ne soient compris. HROB étant capable d'interagir avec l'ADN, trois hypothèses fonctionnelles peuvent être envisagées :
- HROB participe au recrutement des hélicases sur l'ADN ;
- HROB stabilise l'assemblage de MCM8 et MCM9 sur l'ADN ;
- HROB promeut l'activité catalytique des hélicases pré-assemblées.
Dans une étude publiée dans le journal
Nature Communications, les chercheurs de l'équipe AMIG de l'Institut de Biologie Intégrative de la Cellule (I2BC) ont collaboré avec une équipe de l'Institut de Recherche en Biomédecine (IRB) en Suisse pour établir différents modèles structuraux du complexe MCM8-MCM9-HROB. Guidés par ces modèles, un ensemble de mutations simples et compensatrices ont permis de disséquer le rôle fonctionnel d'HROB. Les équipes ont montré que seule la troisième hypothèse était correcte et qu'HROB est un facteur essentiel pour activer l'hélicase MCM8-MCM9 mais pas pour son recrutement, ni pour sa stabilité. Le modèle structural suggère qu'en altérant transitoirement la conformation d'une sous-unité MCM9, HROB stimule la translocation de l'hélicase le long de l'ADN. Grâce à ce modèle, il a été possible de concevoir des mutations qui augmentent l'efficacité de l'hélicase en présence de HROB.
© R. Guerois/CEA
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