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Glioblastome : les ultrasons focalisés augmentent-ils l’efficacité thérapeutique du cetuximab ?


​Des chercheurs du laboratoire BioMaps (SHFJ), en collaboration avec Baobab (NeuroSpin), montrent que l’utilisation des ultrasons focalisés n’augmente pas les effets thérapeutiques du cetuximab sur le glioblastome bien que l’ouverture de la barrière hémato-encéphalique soit transitoirement efficace.

Publié le 15 février 2023

Le cetuximab est un médicament assez efficace dans le traitement des cancers colorectaux, de la tête, du cou et du poumon. Cet anticorps monoclonal est dirigé contre le récepteur membranaire EGFR (récepteur du facteur de croissance épidermique) impliqué particulièrement dans le contrôle de la survie cellulaire et de la progression du cycle cellulaire.

Les glioblastomes sont les tumeurs cérébrales malignes les plus répandues chez l'adulte. Dans environ 60% des glioblastomes, les analyses biologiques mettent en évidence une sur-expression d'EGFR supposant un potentiel effet thérapeutique du cetuximab. Les essais cliniques ne démontrent pour autant pas d'efficacité de cette immunothérapie au niveau des glioblastomes.

Cette absence d'efficacité est-elle due au faible passage du médicament à travers la barrière hémato-encéphalique ?

Dans une étude préclinique pilote menée chez la souris par immunoTEP, des chercheurs du laboratoire BioMaps (SHFJ), de Baobab (NeuroSpin) et du SIMoS (DMTS) avaient démontré que l'utilisation combinée d'ultrasons focalisés (FUS) et de microbulles, pour « ouvrir » transitoirement la barrière hémato-encéphalique, induisait une augmentation drastique du transfert de cetuximab radiomarqué au zirconium 89 du sang vers le cerveau (voir l'actualité du 06 octobre 2020 « Perméabiliser la barrière hémato-encéphalique pour administrer des anticorps thérapeutiques dans le cerveau ? »).

De plus, des données de la littérature suggèrent que les FUS auraient également la propriété de provoquer l'activation des cellules gliales, c'est-à-dire une réponse immunitaire du système nerveux central. Appliqués au niveau de la tumeur, les FUS pourraient créer un environnement cytotoxique au sein de la tumeur, ce qui contribuerait à sa destruction.

Nouvelle étude dans un modèle de glioblastome

Dans une nouvelle étude tirant aussi profit de l'immunoTEP, les chercheurs du SHFJ et de NeuroSpin ont comparé dans des modèles animaux de glioblastome des paramètres de pharmacocinétique et de pharmacodynamie du cetuximab combiné ou non aux FUS.

Leurs données confirment que, très rapidement après l'injection du cetuximab, les FUS augmentent sensiblement sa délivrance dans les aires d'exposition aux ultrasons, notamment au niveau de la tumeur.  En revanche, les FUS n'améliorent pas l'accumulation à long terme et la rétention du cetuximab dans la tumeur. De plus, aucune différence n'a été observée dans l'efficacité du traitement au cetuximab combiné ou non aux FUS. Les auteurs concluent que l'activation gliale par les FUS, si elle a bien lieu, est néanmoins trop faible pour avoir un effet toxique sur le glioblastome.

Cette étude montre une nouvelle fois l'intérêt de l'immunoTEP, technique d'imagerie médicale non invasive pour guider le choix thérapeutique en fonction de l'intégrité de leur barrière hémato-encéphalique pour chaque patient.


Contact Joliot :

Charles Truillet (charles.truillet@universite-paris-saclay.fr)


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