Opéré par l'ANR et officiellement lancé le 21 décembre 2023 à Nantes (Inserm/ Nantes Université/Institut Nantes-Biotech), cet ambitieux programme de recherche, porté conjointement par l'Inserm et le CEA*, est doté d'une enveloppe de 80 millions d'euros et associe plusieurs acteurs de la recherche française (59 laboratoires associés à 29 universités et grandes écoles, 3 hôpitaux). Le PEPR BBTI est centré sur le développement des futures générations de biothérapies, l'émergence de technologies de rupture en bioproduction et l'augmentation de l'efficacité de la production d'ici 5 à 10 ans. Il s'articule autour de 4 axes principaux :
l'accélération du déploiement des thérapies géniques,
l'anticipation de la montée en puissance et de la fabrication à l'échelle industrielle des thérapies cellulaires et l'émergence des thérapies tissulaires (médecine régénérative),
le développement de l'ingénierie au service de biothérapies et des bioprocédés,
l'accompagnement d'une filière industrielle naissante autour de l'utilisation des vésicules extracellulaires.
L'objectif du PEPR BBTI est de permettre le maintien de l'excellence de la recherche française en biothérapies tout en accélérant le processus d'innovation afin de favoriser la transition des thérapies du laboratoire vers les patients. Cette transition passera par la simplification et l'accélération de l'accès au marché des nouveaux biomédicaments, le développement du tissu industriel français et la mobilisation des acteurs du secteur santé pour faciliter l'accès des patients aux médicaments issus de thérapies innovantes.
* Les
coordinateurs scientifiques du PEPR sont
Cécile Martinat, directrice de l'unité 861 (Inserm/Université d'Évry-Val‑d'Essonne/Genopole d'Évry) à l'Institut des cellules souches pour le traitement de l'étude des maladies monogéniques (Istem), pour l'Inserm ; et
Christophe Junot, directeur du département Médicaments et Technologies pour la Santé (
DMTS) de l'institut Joliot du CEA.
QU'EST-CE QU'UN BIOMÉDICAMENT ?
Réponse de Christophe Junot, chef du DMTS de Joliot et co-pilote pour le CEA du PEPR BBTI: « Aujourd'hui, plus d'un médicament sur deux en développement est un biomédicament, Il s'agit d'un médicament produit par des cellules vivantes telles que des bactéries, levures ou encore des lignées cellulaires. Ces objets sont considérablement plus complexes que les petites molécules organiques synthétisées par voie chimique. Et nous dépendons à 95 % d'importations dans ce secteur. Un des enjeux est de développer et de renforcer l'écosystème de recherche dans le domaine des biothérapies et de leur bioproduction afin de catalyser l'innovation en France et de permettre leur accès au plus grand nombre. »
Voir la vidéo de présentation du PEPR par Christophe Junot (© DCOM/CEA)
La contribution de Joliot passe également par le projet ACCREDIA (Accélérer la recherche technologique pour le développement précoce d'anticorps innovants) du PEPR BBTI, coordonné par Bernard Maillère (DMTS/SIMoS), sur l'utilisation d'approches à haut débit d'ingénierie des anticorps, de bioinformatique, d'ingénierie chimique, de radiomarquage et d'investigations sur la biodistribution afin d'identifier les propriétés nécessaires au développement d'anticorps thérapeutiques innovants. Ces développements seront réalisés sur la plateforme TechMab de Joliot.
Voir également :
- le décryptage du CEA (mars 2022) : Biomédicaments et bioproduction : innover pour demain (avec notamment une interview de Bernard Maillère)
- l'actu du CEA (février 2024) : Au cœur de la stratégie nationale d’accélération en biothérapies et bioproduction
- Le communiqué de presse du Gouvernement (08/02/2024) :
Point d'étape après deux ans d'actions menées par la stratégie française en « Biothérapie et Bioproduction de Thérapies innovantes »