Les caractéristiques
biologiques d'Alzheimer apparaissent au moins vingt ans avant la manifestation
des symptômes (perte de mémoire, etc.). Comprendre cette phase silencieuse est
nécessaire pour espérer pouvoir soigner les patients alors que les
atteintes cérébrales sont encore réversibles. Cependant, il n'existait pas,
jusqu'à présent, de modèles in vitro ou animaux qui permettent
d'étudier cette longue période précédant l'apparition de symptômes cognitifs.
Les modèles animaux actuels
n'expriment que l'une ou l'autre des deux dégénérescences caractéristiques
de la maladie, à savoir l'agrégation de protéines Tau dans les neurones
d'une part, et l'apparition de plaques de peptides Aβ42 à l'extérieur des
neurones d'autre part.
Les chercheurs de l'institut
François-Jacob, en collaboration avec l’institut Frédéric Joliot, l'Inserm, le
CNRS, les universités Paris-Sud et Paris-Descartes ont abouti au
développement de modèles rongeurs qui présentent les stades très précoces de la
maladie ainsi que les deux types de dégénérescence. Ce modèle, baptisé AgenT,
offre de nouvelles possibilités pour tester des médicaments et développer un
diagnostic par simple analyse de sang.
Le SPI/LEMM a contribué aux recherches en mesurant par
spectrométrie de masse quatre sites phosphorylés de la protéine Tau dans des
échantillons d’hippocampe de rats. L’ensemble des
résultats a été publié dans la revue Cerebral
Cortex.
Comparaison entre la progression de la maladie d'Alzheimer 1/ chez les patients 2/ dans les modèles AgenT (la progression des troubles cognitifs et de la formation des plaques séniles est très similaire) 3/ avec les modèles animaux transgéniques disponibles jusqu'à présent.
© AgenT
Ces travaux ont fait l'objet d'un brevet et d'un communiqué de presse.