Le métabolisme énergétique du cerveau (le plus gros consommateur d'énergie du corps) est régulé par une coopération étroite entre les astrocytes (cellules gliales) et les neurones. Alors que les neurones produisent leur énergie (ATP) par la phosphorylation oxydative, les astrocytes dégrade le glucose essentiellement par la glycolyse. L'explication de cette préférence alimentaire se trouve dans la composition de la mitochondrie, la centrale de production énergétique des cellules.
L'équipe de Gilles Bonvento du Laboratoire des Maladies Neurodégénératives de MIRCen (UMR9199), en collaboration avec des laboratoires espagnols et anglais2, a montré dans une dernière étude1, qu'un des complexes de la chaîne respiratoire (le complexe I) est libre dans les astrocytes alors qu'il est organisé en supercomplexes dans les neurones. La conséquence est une plus grande efficacité respiratoire dans les neurones ainsi qu'une moindre production d'espèces réactives de l'oxygène (ROS). Ainsi la composition des sous-unités des complexes qui forment la chaîne respiratoire des mitochondries oriente la préférence métabolique des cellules. Une information clé dans le contexte des maladies neurodégénératives qui présentent toutes des déficits du fonctionnement des mitochondries.
__________
1 Lopez-Fabuel et al., Proc Natl Acad Sci U S A. 2016, Oct 31
2 University of Salamanca – Spain and Cambridge Biomedical Campus, United Kingdom