Etourdissements, vertiges et/ou nausées peuvent être ressentis par des personnes placées dans un scanner IRM dont le champ magnétique statique (B0) est élevé – supérieur à 7 teslas, celui des scanners des hôpitaux étant pour l'immense majorité de 1,5 ou 3 teslas. Ces effets sont liés à une perturbation de l'appareil vestibulaire (l'organe sensoriel de l'équilibre qui contient des capteurs détectant la rotation et l'accélération de la tête et du corps), ils disparaissent quelques minutes après la sortie du scanner.
L'appareil vestibulaire des rongeurs est également perturbé par l'exposition aux champs magnétiques élevés. Les mécanismes physiologiques à l'origine de ces perturbations vestibulaires ne sont pas encore totalement compris en raison de la difficulté d'étudier
in vivo l'appareil vestibulaire périphérique. Surtout, l'utilisation de scanners à ultra haut champ offrant un potentiel unique pour mettre en œuvre des méthodologies d'un grand intérêt pour la recherche fondamentale et clinique, il est primordial de déterminer s'ils sont inoffensifs pour le système vestibulaire.
Des chercheurs du laboratoire CIEL de l'unité BAOBAB (département NeuroSpin), en collaboration avec NeuroPSI ont conduit une étude visant à détecter une déficience potentielle de l'oreille interne de souris anesthésiées pendant et/ou après une exposition chronique à un ultra-haut champ B0 (11,7 et 17,2 teslas). Pour cela, des tests comportementaux ainsi que des mesures des potentiels évoqués auditifs ont été réalisés.
Les chercheurs confirment qu'immédiatement après l'exposition à des champs magnétiques élevés, une perturbation de l'appareil vestibulaire des souris exposées est observée mais qu'elle n'est plus visible le lendemain. Aucune déficience de l'oreille interne n'est détectée dans les semaines qui ont suivi la dernière exposition à un ultra-haut champ.
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