Des chercheurs de NeuroSpin (Unités
BAOBAB et
UNIACT) et leur partenaire, la startup
VENTIO, viennent de recevoir un financement de l’EOSC Life[1] pour leur projet commun
QSM4SENIOR. Ce projet vise à
évaluer la pertinence d'un biomarqueur innovant dérivé de l'imagerie par résonance magnétique (IRM) pour la détection précoce du développement de maladies du système nerveux central. Les chercheurs vont pouvoir traiter leurs données dans un espace ouvert, numérique et collaboratif pour la recherche biologique et médicale.
SENIOR, une cohorte inégalable
Les causes des maladies neurodégénératives comme la
maladie d’Alzheimer sont encore débattues et il n’existe
pas de marqueurs précoces de ces maladies. Depuis mars 2012,
NeuroSpin mène l’étude
SENIOR pour établir une
cartographie des biomarqueurs d’imagerie du vieillissement cérébral normal, avec l’espoir d’identifier notamment des biomarqueurs précoces des maladies neurodégénératives. L’étude suit une cohorte de
100 sujets âgés de 50 à 70 ans par imagerie IRM à ultra haut champ, à raison d’une séance par an sur une période de
10 ans. La technologie des scanners IRM de l’infrastructure permet d’avoir accès à des résolutions et une sensibilité sans commune mesure avec les systèmes d’imagerie conventionnels.
Le fer, allié précieux pour développer un biomarqueur innovant
Avec l’aide de la startup VENTIO, le projet QSM4SENIOR cherche à ajouter un biomarqueur innovant : la mesure quantitative de la susceptibilité magnétique (QSM[2]). Cette grandeur est extrêmement sensible à la présence de fer. Bien que l’accumulation de fer dans le cerveau soit associée au vieillissement normal, une accumulation supérieure à un certain seuil pourrait être un des indicateurs fiables d’un déclin cognitif précoce et pourrait permettre d’identifier des structures atteintes non-identifiées à ce jour. Au programme donc, des réponses sur l'accumulation normale du fer dans le cerveau avec une précision inégalée.
Exemple de cartographie du cerveau obtenue à partir de la mesure quantitative de susceptibilité magnétique grâce à un scanner IRM ultra-haut champ. Des structures profondes de la substance grise peuvent être visualisées avec des détails très fins et leur contenu en fer suivi dans le temps. © Ventio/CEA
Contact chercheur Joliot :
Alexandre Vignaud (alexandre.vignaud@cea.fr)
[1] L’EOSC Life (European Open Science Cloud for Life Sciences)
rassemble les 13 infrastructures de recherche ESFRI en sciences de la vie.
[2] QSM est une technique innovante brevetée qui a vu le jour à l’Université de Cornell dans l’équipe du Professeur Yi Wang, et qui est aujourd’hui validée par la FDA, l’agence américaine des produits alimentaires et médicaments.