Le cancer du sein est la principale cause de cancer chez les femmes, avec un énorme impact médical, social et économique.
Avec l'avènement du dépistage généralisé du cancer du sein par
mammographie, une méthode relativement bon marché et largement disponible, la détection des lésions mammaires a augmenté dans le monde entier, et le cancer du sein est maintenant une maladie hautement curable lorsqu'elle est diagnostiquée et traitée à un stade précoce.
Cependant, les images de mammographie ne permettent souvent pas de prédire si les lésions sont malignes, nécessitant un traitement actif, ou non. Les cliniciens peuvent dans certains cas passer à côté de lésions importantes du point de vue du pronostic. En outre, l'exposition répétée aux rayons X peut engendrer à terme un risque de cancer. Pour autant, la mammographie demeure la référence pour le dépistage du cancer du sein.
L’IRM de diffusion, inventée par
Denis Le Bihan et utilisée couramment en pratique clinique, notamment en
neurologie, pourrait bien
changer la donne et devenir une alternative pour le dépistage du cancer du sein, avec pour objectif principal d'éliminer avec une très forte probabilité l'existence d'une lésion potentiellement mortelle. L’IRM de diffusion permet non seulement de classer les lésions selon leur nature bénigne ou maligne (biopsie virtuelle), mais aussi de donner des informations d’ordre pronostic corrélées avec le statut immunohistochimique des lésions (récepteurs hormonaux).
Ce point de vue est soutenu avec enthousiasme par un comité international (UE, États-Unis, Asie) d'experts en imagerie du sein nommé par la Société européenne d'imagerie du sein (EUSOBI) sous la présidence des Profs. Denis Le Bihan et Julia Camp-Herrero.
L’ouvrage, coédité par Denis Le Bihan, Mami Iima (radiologue à l’Université de Kyoto) et Savannah Partridge (physicienne à l’Université de Seattle), rassemble les contributions des experts mondiaux du domaine.
La question de l’accessibilité et du rapport coût / efficacité reste centrale. Le développement d'unités IRM, dédiées au dépistage du cancer du sein, opérant
à faible champ magnétique,
petites, mobiles et peu coûteuses, lèverait un verrou technologique. En collaboration
avec l'Irfu, Denis Le Bihan étudie actuellement la faisabilité d’un prototype d'IRM mammaire.
Contact Joliot :
Denis Le Bihan