Ce projet est le premier retenu suite à l’appel à projets de solutions innovantes pour lutter contre le COVID-19 lancé par l’Agence innovation défense (AID) le 13 mars. Le projet prévoit le développement par la société de biotechnologies NG Biotech[1], la validation clinique par l’AP-HP[2] en vue notamment du marquage CE, et la commercialisation de deux types de tests immunochromatographiques (tests-bandelettes), complémentaires.
D’une part, NG Biotech doit développer un test sérologique capable de détecter, dans le sang, la réponse immunitaire des personnes ayant été infectées par le virus SARS-CoV-2, responsable du COVID-19. Il permettra en seulement quinze minutes de détecter deux types de protéines : des immunoglobulines M (IgM), présentes chez une personne infectée par le virus depuis quelques jours seulement et contagieuse, et des immunoglobulines G (IgG), présentes chez une personne infectée depuis plus longtemps, en phase de convalescence et potentiellement immunisée. Le développement et la validation de ce test sont déjà bien avancés. Le marquage CE a été obtenu le 27 mars. Pour autant, la production actuelle n’est encore que de quelques milliers par mois et l’objectif affiché est de pouvoir atteindre un rythme de deux millions par mois d’ici l’été.
D’autre part, NG Biotech doit développer un test pour détecter le virus SARS-CoV-2 dans des prélèvements salivaires ou naso-pharyngés ou encore des expectorations. Ce deuxième test doit servir à repérer rapidement les personnes infectées, avant même qu’elles ne développent une réponse immunitaire. Il représente une alternative très intéressante aux tests réalisés actuellement et qui détectent l’ARN viral (test PCR) : beaucoup plus simple dans sa mise en œuvre (il ne nécessite pas d’équipement particulier pour analyser les échantillons collectés), il pourrait être réalisé « n’importe où » (test point-of-care). De plus, son coût sera bien plus compétitif et autorisera beaucoup plus d'analyses.
Vers une filière française d’approvisionnement en matières premières biologiques
Pour les deux tests, le rôle des laboratoires du Service Pharmacologie et Immunoanalyse de l’institut[3] dans ce partenariat est d’assurer la montée en puissance de production de la société NG Biotech en sécurisant son approvisionnement en matières premières biologiques. Concrètement, les deux laboratoires vont créer une véritable filière française de production des anticorps qui sont utilisés dans ces tests pour reconnaitre soit les immunoglobulines produites par les personnes en réponse à l’infection (test sérologique), soit certains antigènes du virus (test de détection du virus). Actuellement, ces matières premières viennent de l’étranger et la mise en place d’une telle filière française est essentielle pour garantir l’indépendance de la France dans sa lutte contre le COVID-19.
[1] NG Biotech est une société française de biotechnologies spécialisée dans le développement, la production et la commercialisation de solutions de diagnostic rapide et de détection environnementale notamment pour la biodéfense.
[2] Assistance Publique – Hôpitaux de Paris, Equipe de recherche EA7361 « Structure, dynamique, fonction et expression de bêta-lactamases à large spectre » (Université Paris-Saclay/AP-HP)
[3]
LERI (CEA Paris-Saclay) et
LI2D (CEA Marcoule)