En psychologie, la métacognition est la « cognition sur la cognition ». Autrement dit, la métacognition consiste à avoir une activité mentale sur ses propres processus mentaux, c'est-à-dire « penser sur ses propres pensées » et donc être capable de lire nos propres processus mentaux lors d'une tâche.
Dans cette étude, les chercheurs (équipe de Virginie van Wassenhove) ont demandé à des volontaires de produire une durée courte (~1.45 secondes) en appuyant sur un bouton deux fois, puis d'autoévaluer si la durée générée était trop courte ou trop longue par rapport à la durée objective requise, et de combien. Pendant cette tâche, l'activité cérébrale était enregistrée simultanément avec l'électroencéphalographie et la magnétoencéphalographie.
Les chercheurs ont montré que la génération d'une durée était accompagnée d'une amplitude variable de l'activité corticale dite beta (des oscillations transitoires entre 15 et 40 Hz, β) : plus l'amplitude de cette activité était grande, plus la durée produite était longue (schéma). La capacité d'autoévaluation des participants sur la durée produite était, elle, prédite par la distance séparant les trajectoires de la dynamique β en fonction de la durée produite : plus les trajectoires de la dynamique β en fonction de la durée générée étaient distinctes, meilleur était le participant à estimer la magnitude signée de son erreur sur le temps généré.
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Schéma illustrant le rôle des oscillations beta dans la métacognition
temporelle.
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Cette étude décrit des mécanismes oscillatoires de la génération de la durée psychologique, et suggère que la métacognition du temps vécu repose sur un processus d'inférence d'une dynamique interne autogénérée.