En constante augmentation, les allergies alimentaires concerneraient 10% de la population dans les pays occidentaux, et touchent particulièrement les enfants.
Dans une récente étude dont les résultats ont été publiés dans le journal
Allergy, le laboratoire d'immuno-allergie alimentaire (LIAA, SPI, DMTS, CEA / Inrae) a évalué l'effet de l'additif alimentaire E171 (dioxyde de titane, TiO2), qui est en partie sous forme nanoparticulaire, sur l'apparition des allergies alimentaires chez des souris, mâles et femelles.
En Europe et en France, le dioxyde de titane ne peut plus être employé comme additif alimentaire en raison d'une génotoxicité probable, mais d'autres risques sanitaires sont possibles.
On sait également que le TiO2 passe la barrière placentaire chez l'Homme et qu'il est excrété dans le lait, au moins chez la souris.
Dans leur article, les chercheurs montrent qu'une exposition alimentaire depuis la préconception au dioxyde de titane, à des doses réalistes par rapport à une exposition alimentaire humaine, augmente l'intensité de la réaction allergique induite par le lait de vache, et réduit la capacité à induire une tolérance alimentaire orale envers ce même aliment, mais ceci uniquement dans la descendance male.
Des analyses multi-omiques réalisées par le
LIMS (SPI/DMTS) en amont de l'induction de l'allergie montrent que cet effet pourrait résulter de l'altération de la mise en place de l'homéostasie intestinale, altération qui est également plus marquée chez les mâles : augmentation de la perméabilité de la barrière épithéliale, dysbiose, altération de l'immunité et du métabolisme.
Contact Institut des sciences du vivant Frédéric-Joliot :