Le 18 juillet, l'Agence nationale de la recherche (ANR) dévoilait les 13 projets lauréats de la deuxième vague de l'appel à projet des Programmes et Equipements Prioritaires de Recherche (PEPR) exploratoires, une action de France 2030. Ces programmes exploratoires visent des secteurs scientifiques ou technologiques en émergence, proposés par les communautés scientifiques, susceptibles de conduire au lancement d'une stratégie nationale et de s'y intégrer ultérieurement. Parmi les 13 projets sélectionnés, deux impliquent des équipes de l'institut Joliot :

• PROPSY pour déployer une médecine de précision en psychiatrie. Piloté par l'Inserm et le CNRS, PROPSY est doté d'un budget de 80 millions d'euros sur cinq ans ;
• LUMA, pour valoriser les interactions lumière – matière. Piloté par le CNRS et le CEA, LUMA est doté d'un budget de 40,36 millions d'euros sur cinq ans.

PROPSY

Quatre pathologies mentales parmi les plus invalidantes sont au cœur du projet PROPSY : le trouble bipolaire, les troubles dépressifs majeurs, les troubles du spectre autistique et la schizophrénie. PROPSY a pour objectif de déployer une médecine de précision pour ces 4 pathologies en relevant plusieurs défis :

• découvrir des biomarqueurs de pronostic et de stratification / répartition des patients en sous-groupes homogènes ;
• mieux comprendre les causes et mécanismes physiopathologiques ;
• développer des stratégies thérapeutiques ciblées ;
• réduire la stigmatisation et les fausses représentations ;
• réduire les coûts.

Les équipes de NeuroSpin, du DMTS et du SHFJ sont engagées dans trois des cinq « work-packages » du projet :

• la construction de la cohorte « French Minds » composée de 3 000 patients (WP1). Longitudinale et prospective, la cohorte s'appuiera sur la création conjointe d'une infrastructure solide de bases de données multimodales. L'un des objectifs est de constituer une base de données harmonisée de plus de 10 000 patients phénotypés inclus dans French Mind et dans d'autres cohortes déjà existantes ;
• l'étude préclinique des mécanismes physiopathologiques (WP2) ;
• la validation de biomarqueurs de stratification (WP3).

Edouard Duchesnay de NeuroSpin, et Etienne Thevenot du DMTS font partie des coordinateurs du WP1.

L'implication des équipes de l'institut repose également sur leur participation, voire leur rôle de coordinateur, de plusieurs infrastructures nationales : FLI, MetaboHub, le CATI ou encore NEurATRIS.

LUMA

LUMA vise à étudier, comprendre, développer et exploiter la lumière comme moyen d'explorer et de contrôler les systèmes physico-chimiques et biologiques, aux interfaces entre la physique, la chimie, l'ingénierie, les sciences de la vie, la santé et les sciences de l'environnement et du climat. Il implique plusieurs instituts du CEA : l'Iramis, le LSCE, l'IRIG et l'institut Joliot.

Le projet est organisé autour de trois piliers :

• comprendre et contrôler la photoréactivité des molécules ;
• mettre au point des technologies vertes bioinspirées de photoconversion ;
• utiliser la lumière pour préserver la santé, l'environnement et le patrimoine.

Quatre actions ciblées (Moonshot projects) ont été définies et choisies pour leur fort impact scientifique et socio-économique. Bruno Robert de l'I2BC coordonne avec Vincent Artero de l'IRIG le Moonshot project #3 « Smart photoconversion with nature-inspired components ».

En parallèle, LUMA mettra en place et maintiendra un accès coordonné aux infrastructures nationales les plus performantes, jouant le rôle d'un « hub » d'outils de recherche de pointe. L'I2BC avec sa plateforme de spectroscopie vibrationnelle femtoseconde est impliquée dans l'infrastructure Ultrafast. En effet, celle-ci est composée d'un ensemble unique d'instruments dédiés à l'analyse d'un large éventail de phénomènes multi-échelles induits par la lumière sur une large plage temporelle et spatiale.