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Trouble bipolaire et connectivité cérébrale


​​Des chercheurs du CEA-Joliot (NeuroSpin) et leurs partenaires révèlent, chez des patients atteints de trouble bipolaire, des anomalies de la connectivité cérébrale impliquant des composantes de l'amygdale (centre des émotions). Différentes en phases dépressive et maniaque, ces anomalies pourraient constituer des biomarqueurs potentiels et ouvrir la voie à de nouvelles cibles thérapeutiques.
Publié le 29 octobre 2024

​Les troubles bipolaires affectent entre 1 et 2,5 % de la population française. Ils se caractérisent par une alternance entre des phases d'excitation plus ou moins intense (manie ou hypomanie) et de dépression. Mieux comprendre les mécanismes à l'origine de ces changements d'humeur pourrait permettre de mieux les anticiper, et ainsi, de réduire la fréquence et l'intensité des symptômes les plus aigus.

Les psychiatres savent que des anomalies de la connectivité de l'amygdale avec d'autres régions cérébrales sont au cœur de la physiopathologie du trouble bipolaire. Or personne n'avait étudié la connectivité individuelle des noyaux composant l'amygdale (au nombre de 13) alors même que, selon des études précliniques, ces noyaux seraient impliqués dans le codage des émotions positives et négatives.

Quelle connectivité pour les noyaux de l'amygdale ?

Pour en savoir plus, des chercheurs de Joliot ont entrepris une étude des noyaux latéral et médial de l'amygdale à l'aide de l'IRM fonctionnelle : ils ont procédé à l'examen, au repos, de 127 patients souffrant de troubles de l'humeur, à différentes phases (maniaques ou dépressives), et de 131 sujets sains.

Ils ont observé des profils de connectivité fonctionnelle différents suivant que les patients présentaient des symptômes dépressifs ou (hypo)maniaques.

  • En phase dépressive, la connectivité entre le noyau latéral de l'amygdale droite et l'hippocampe (antérieur et postérieur) est réduite.
  • En phase (hypo)maniaque, la connectivité entre le noyau médial de l'amygdale gauche et la partie ventrale du noyau accumbens (région importante du circuit de la récompense) est accrue.

Ces résultats permettent de mieux comprendre certains mécanismes à l'origine des variations de l'humeur dans le trouble bipolaire et soulignent l'importance de considérer les noyaux de l'amygdale séparément lors de l'étude des profils de connectivité fonctionnelle.

Des techniques de neuromodulation non invasives, comme le neurofeedback, pourraient cibler les circuits cérébraux identifiés dans cette étude et réduire les fluctuations de l'humeur chez les patients bipolaires. Plusieurs recherches en ce sens sont en cours à NeuroSpin.

La Fondation FondaMental,​ dont l'Inserm, le CEA, l'AP-HP et 3 universités parisiennes (Paris-Est Créteil, Sorbonne Université, Université de Paris) sont membres fondateurs, allie soins et recherche de pointe en matière de troubles psychiques.

Lire le point Recherche du 5 juin 2024 de la Fondation FondaMental avec Pauline Favre, chercheuse à NeuroSpin.​



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