Le fer est un potentiel indicateur du vieillissement normal du cerveau humain. Lorsqu'il s'accumule en quantité excessive, il peut induire le mécanisme de ferroptose conduisant à la mort des neurones et devient, de fait, un biomarqueur de maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson ou Huntington).
La caractérisation du vieillissement normal du cerveau ainsi que la quantification du fer dans différentes régions de l'organe, en particulier les noyaux centraux, sont ainsi un sujet d'étude important. C'est l'enjeu du projet QSM4SENIOR associant le projet SENIOR du CEA-Joliot et la société Ventio qui met à disposition son logiciel QSMetric ainsi que ses programmes de sécurisation des données.
SENIOR est une cohorte, portée par NeuroSpin (CEA-Joliot), suivant des volontaires sains en combinant différents types d'analyses : biologie sanguine, tests génétiques, tests neurophysiologiques, imagerie TEP Scan et IRM à 3T et 7T. Avec QSM4SENIOR, cette gamme de méthodes s'enrichit de la « quantification de susceptibilité magnétique » (QSM) réalisée par Ventio. A partir de données d'IRM sensibles aux variations locales du champ magnétique interne, il s'agit pour le logiciel de proposer une cartographie de susceptibilité magnétique, proxy de la présence de fer.
La qualité de la cohorte et l'utilisation du logiciel Ventio comme atouts majeurs du projet
Les analyses du fer intracérébral ont pour particularité d'avoir été faites sur une cohorte de personnes âgées et saines ne présentant pas de pathologies mais qui sont dans la tranche d'âge de l'apparition de la maladie. « Notre volonté était de constituer une ligne de base en observant l'évolution du cerveau chez des personnes saines. Cette ligne de base est le premier étage de la fusée, puisque nous souhaitons la comparer ensuite à des malades pour voir s'il est possible de différencier les patients des volontaires sains de même âge grâce au QSM », nous explique Alexandre Vignaud, chercheur à NeuroSpin et cosignataire de l'étude.
Autre caractéristique de cette étude, l'utilisation du logiciel QSMetric de la société Ventio : « Les centres de recherche sont en mesure de traiter de petits nombres de patients mais la société Ventio a la capacité de suivre simplement et rapidement une cohorte de grande taille telle que SENIOR. Nous avons aussi la capacité à traiter de telles images couplées à des données physiologiques, neuropsychologiques et physiques qui font la pertinence de notre étude », complète Stéphane Roche, directeur de Ventio.