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Identification de cellules chimiorésistantes dans le cancer du sang


​​​Des chercheurs du CEA-Jacob ont découvert un type de cellules cancéreuses chimiorésistantes chez des patients atteints de leucémie aiguë lymphoblastique. La présence de ces cellules serait corrélée à la concentration d’adipocytes dans la moelle osseuse. Cette découverte ouvre de nouvelles pistes pour le traitement de ce cancer dont la rechute est souvent fatale.

Publié le 14 février 2025

La leucémie aiguë lymphoblastique est un cancer du sang dont le pronostic diffère fortement suivant l'âge des patients. L'intensification de la chimiothérapie ces dernières années a permis d'améliorer la survie et la rémission des patients qui atteint 85 % pour les moins de 25 ans et seulement 50 % pour les plus de 50 ans.

Cette différence de pronostic pourrait s'expliquer par des facteurs physiologiques. Si les cellules leucémiques se propagent dans presque tous les organes du patient, leur tissu d'expansion de prédilection est la moelle osseuse. Or celle-ci évolue dans diverses circonstances : faible à la naissance, sa teneur en adipocytes (cellules graisseuses) augmente avec le vieillissement, en cas d'obésité ou à la suite d'une radiothérapie ou d'une chimiothérapie.

Des cellules dormantes dans les moelles osseuses riches en adipocytes

Des chercheurs du CEA-Jacob ont donc choisi d'étudier des souris immunodéficientes qui présentent naturellement deux types de moelle osseuse plus ou moins riches en adipocytes et les ont transplantées avec des cellules leucémiques humaines.

Dans des sites de moelle osseuse riche en adipocytes, ils ont mis en évidence une population de cellules leucémiques « dormantes », exprimant intensément une protéine de surface, nommée CD44.  Or les chercheurs montrent que ces cellules dormantes sont peu sensibles à la chimiothérapie et qu'elles ont la capacité de se lier à une protéine exprimée à la surface des vaisseaux sanguins (la E-sélectine), ce qui en fait un potentiel biomarqueur d'intérêt.

39 échantillons provenant de patients atteints de leucémie aiguë lymphoblastique (chimiosensibles ou réfractaires) ont été analysés in vitro.

Les résultats révèlent que les patients réfractaires aux traitements ou rechutant dans les 5 ans présentent une augmentation significative d'activité de liaison à la E-sélectine par rapport aux patients sensibles à la chimiothérapie. Les biologistes montrent donc que l'expression intense de CD44 à la surface des cellules leucémiques, combinée à une augmentation de la capacité de liaison à la E-sélectine, peut être considérée comme un biomarqueur de la chimiorésistance de cette maladie.

Ces travaux ouvrent ainsi la voie à de nouvelles thérapies et à une prise en charge plus personnalisée des patients, selon la réponse à la chimiothérapie. L'​objectif désormais est de découvrir si les liaisons E-sélectine/CD44 jouent un rôle dans la chimiorésistance. 



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