Situé à la base du cerveau, le cervelet contient plus de la moitié des neurones cérébraux et il est impliqué dans la cognition sociale.

Des atypies anatomiques au niveau du cervelet chez des personnes avec autisme ont été rapportées par certaines équipes mais elles ne font pas consensus.

Les raisons possibles de ces divergences sont variées.

• Seules des régions du cervelet qui n'ont pas été étudiées finement pourraient être concernées par des atypies.
• Plusieurs sous-groupes d'atypies pourraient être associés à différentes composantes du spectre autistique.
• Les études rapportant des atypies manquent de puissance statistique.
• Différentes méthodes de cartographie (ou parcellisation) du cerveau ont été employées ; or elles ne conduisent pas aux mêmes résultats.

Pour quantifier plus finement les déviations morphologiques individuelles par rapport à la normale, les chercheurs de Joliot et leurs partenaires ont étudié la morphologie de la substance grise du cervelet chez 274 autistes et 219 témoins d'une cohorte européenne multicentrique (EU-AIMS LEAP).

Ils se sont attachés à renforcer la robustesse de leurs résultats.

• Ils ont cartographié le cervelet par deux méthodes différentes.
• Ils ont mis en œuvre un algorithme qui calcule le volume des différentes structures du cervelet à l'échelle du voxel.
• Ils ont adopté une approche méta-analytique qui intègre l'âge, le sexe, le volume intracrânien, le QI, etc.
• Ils ont effectué des analyses statistiques avec des techniques linéaires et multivariées pour capturer la diversité de l'anatomie cérébelleuse chez les personnes avec autisme et les sujets témoins.
• Ils ont procédé à une analyse dimensionnelle de l'anatomie cérébelleuse dans une cohorte indépendante de 352 personnes présentant des symptômes liés à l'autisme.

Ils n'ont trouvé aucune différence significative dans le cervelet entre les autistes et les témoins, ni aucune atypie cérébelleuse associée à l'âge, au QI, au sexe ou au fonctionnement social.