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Imagerie biomédicale

​Les développements conduits à l'institut concernent principalement l'IRM, la TEP, l'imagerie par ultrasons (US) et leurs combinaisons multimodales. De l'acquisition au traitement des données, de l'individu à la population, l'objectif est l'amélioration de la qualité des images et de leur interprétation. Il s'agit, d'une part, d'augmenter la résolution spatiale et temporelle des images afin de voir les détails les plus fins des organes observés et de mieux décomposer la dynamique des phénomènes étudiés et, d'autre part, d'augmenter la spécificité des images au moyen de radiotraceurs ou d'agents d'imagerie personnalisés.

Publié le 7 août 2020

​L’imagerie biomédicale regroupe les méthodes non invasives qui permettent de faire des mesures (par le biais d’images) du corps humain. Elle constitue aujourd’hui un élément incontournable du diagnostic et du suivi thérapeutique, mais aussi de l’étude des processus physiopathologiques en recherche préclinique et clinique. Dans ce domaine, nos recherches technologiques et méthodologiques s’articulent en cinq axes :

- amélioration des systèmes de détection et instrumentation. 

L’IRM à champ extrême en cours d’installation dans le cadre du projet ISEULT, qui repose sur un aimant de 11,7 Tesla à large ouverture conçu par l’IRFU avec la collaboration de l’institut, constitue une première mondiale. L’utilisation de champs magnétiques extrêmes et l’augmentation associée des radio-fréquences (RF) utilisées imposent toute une instrumentation pour l’émission et la détection de ces RF, qui a dû être développée pour convertir l’augmentation du champ magnétique en gain de résolution spatio-temporelle et atteindre l’échelle mésoscopique. En TEP, les développements, conduits avec l’IRFU portent sur une nouvelle génération de détecteurs exploitant l’effet Cherenkov. Ces détecteurs permettront d’acquérir des images TEP cérébrales avec une résolution millimétrique, similaire à celle de l’IRM. En échographie, des transducteurs CMUT (Capacitive Micromachined Ultrasonic Transducers) sont développés pour accompagner le développement des ultrasons thérapeutiques à visée neurologique. L’enjeu est ici le contrôle de la puissance déposée par les ultrasons, prérequis indispensable à leur utilisation médicale ; 

L'aimant du futur IRM corps entier à 11.7T © F. Rhodes/CEA

- développement de méthodes d’acquisition. 

En IRM, de nouveaux schémas d’acquisition sont en cours de développement afin d’accélérer les acquisitions tout en préservant le même niveau de détail. Par ailleurs, les hauts-champs permettront d’explorer par IRM d’autres noyaux que celui de l’hydrogène, présents dans l’organisme comme le sodium ou administrés comme agents thérapeutiques à l’instar du lithium utilisé dans les troubles psychiatriques. En TEP, la sensibilité augmentée des caméras numériques permet de développer les acquisitions « corps entier dynamique » particulièrement utiles en pharmacologie. En ultrasons, les techniques d’acquisition ultrarapides (4D) font l’objet de nombreux travaux visant à caractériser simultanément les propriétés biomécaniques et vasculaires des organes in vivo ;

- developpement de nouveaux agents d’imagerie. 

En IRM, l’utilisation des très hauts champs magnétiques impose des recherches sur des nouveaux agents de contraste En TEP, un des principaux enjeux est le développement de nouveaux radiotraceurs, ouvrant la voie à une médecine personnalisée et prédictive. Les activités de recherche s’organisent autour de deux axes : les nouvelles méthodologies de radiomarquage et les nouveaux radiotraceurs pour des cibles d’intérêt en imagerie. Ces activités s’appuient sur une plateforme de fabrication de radiopharmaceutiques unique en Europe qui comporte le système iMiGiNE (1ère plateforme de production de radiopharmaceutiques automatisée miniaturisée) et le laboratoire CaOr (fabrication GMP de préparations pharmaceutiques pour essais cliniques). En ultrasons, les recherches portent sur les agents ultrasonores bimodaux (microbulles couplées à des émetteurs de positons) ;

- traitement des signaux et images. 

En IRM, de nouveaux schémas de reconstruction du signal tirant partie de la parcimonie de son spectre fréquentiel et des techniques d’intelligence artificielle sont en cours de développement. En TEP, la quantification des images nécessite des corrections basées sur les connaissances physiques des rayonnements et de leurs interactions avec les tissus. En outre, pour chaque radiopharmaceutique utilisé, cette quantification nécessite une modélisation compartimentale de sa fixation sur sa cible biologique. D’autres recherches consistent à créer des systèmes de visualisation numérique dédiés à la modélisation de la variabilité entre sujets des caractéristiques observées. La panoplie des modalités d’imagerie à disposition sur les plateformes de l’institut génère de grandes quantités de données multimodales qui nécessitent le développement d’outils de traitement de l’image spécifiques pour en extraire l’information anatomique, fonctionnelle et métabolique. L’institut dispose d’équipes d’experts en traitement de l’image, en mathématiques, en statistiques et en intelligence artificielle qui travaillent actuellement à la constitution d’une plateforme numérique hébergée par le CEA, qui permettra de mettre disposition des équipes de recherche clinique les outils d’investigation des pathologies humaines afin de répondre au besoin de stratification de la population pour in fine développer la médecine personnalisée du futur ;

 

- intégration multimodalités et multiéchelles. 

La multimodalité, qui consiste à acquérir des images du même sujet au moyen de plusieurs modalités d’imagerie, permet de multiplier les paramètres physico-chimiques mesurés : l’IRM donne accès à des paramètres anatomiques, structurels, et fonctionnels ; les ultrasons fournissent des paramètres anatomiques, biomécaniques et vasculaires ; la TEP permet d’accéder à des paramètres métaboliques, biochimiques et moléculaires. L’institut conduit des travaux originaux en bi-modalité TEP/IRM (utilisation des signaux IRM pour améliorer la qualité des images TEP, combinaison des signaux IRM et TEP dynamiques pour localiser les foyers épileptogènes ou pour prédire la réponse thérapeutique en cancérologie…). Le développement de la trimodalité TEP/IRM/US constitue un autre défi technologique relevé par les équipes de l’institut. Enfin, la combinaison de l’imagerie médicale et de l’imagerie optique ouvre des perspectives originales en neurosciences comme en cancérologie. En neurosciences, les méthodes microscopiques (microscopes 2- et 3-photons) fournissent des informations à l’échelle des neurones isolés, très complémentaires des informations obtenues à l’échelle du millimètre par l’imagerie médicale. En oncologie, la combinaison des ultrasons et de l’optique (« acousto-optique ») permet de faire de l’imagerie optique dans les tissus en profondeur, afin de détecter les lésions tumorales. Des algorithmes dédiés sont développés pour relier les données obtenues par ces différentes méthodes, aux échelles différentes.

IRM/TEP du SHFJ © L. Godart/CEA


​Les grands projets de l'institut en imagerie médicale

CATI 
ISEULT
HBP
CaOr
iMiGiNE