​Le virus chikungunya est transmis à l'Homme par le moustique tigre. Il provoque des fièvres et douleurs articulaires aiguës très invalidantes. Les traitements existants sont uniquement symptomatiques, il est donc nécessaire de développer un vaccin efficace.

Plusieurs candidats vaccins ont été développés dans le cadre du projet européen Icres[1], dont trois  viennent d'être testés par une équipe de l'Institut de biologie François-Jacob. Après avoir démontré leur efficacité sur des modèles murins, ils ont été éprouvés sur des modèles précliniques de primates non humains. « Nous avons travaillé sur un vaccin conçu à partir d'une souche atténuée de chikungunya (Δ5nsP3), et sur deux virus non réplicatif (ADN, MVA[2]) fournies par nos partenaires suédois et espagnols », explique Pierre Roques, chercheur sur la diffusion virale à l'Institut François-Jacob. En induisant la production d'une réponse cellulaire antivirale et une forte réponse par anticorps qui neutralise la réplication du virus sauvage au sein de l'organisme, les trois vaccins se sont avérés efficaces pour protéger d'une exposition aux virus africain et asiatique.

« Aucun signe clinique typiquement associé au chikungunya n'est apparu (ni inflammation, ni fièvre) jusqu'à dix mois après la vaccination avec le Δ5nsP3. De même aucun effet secondaire n'a été constaté au cours du suivi, ce qui témoigne de l'innocuité des produits », indique le chercheur.

Plus facile à produire et à administrer, le vaccin au meilleur potentiel est celui qui repose sur le virus atténué. Les scientifiques vont désormais tenter d'optimiser son protocole d'utilisation, en diminuant les doses injectées pour trouver le meilleur équilibre dose/efficacité, et ainsi assurer davantage son innocuité. Ces travaux apportent donc une base solide pour le développement clinique d'un vaccin contre le chikungunya efficace à long terme.

[1] Integration of Chikungunya RESearch

[2] MVA (Virus Ankara modifié non pathogène)