Une tumeur cancéreuse est un écosystème si complexe qu'il est quasiment unique et nécessite un traitement personnalisé. Pour relever ce défi, des chercheurs de l'Irig développent des tumoroïdes à partir de biopsies de patients atteints de cancer.
Ils ont choisi, pour cette étude, le cancer du rein car cette maladie est souvent détectée tardivement et les traitements disponibles pour la combattre sont souvent peu efficaces. Dans ce contexte particulier, bien connaître la tumeur initiale pour optimiser le traitement est essentiel.
Comment les scientifiques élaborent-ils un tumoroïde ?
Ils prélèvent un fragment de la tumeur du patient puis dissocient les cellules qui le composent et enfin les incubent avec des nanoparticules aimantées qui se fixent sur leur membrane. En présence d'un champ magnétique, les cellules s'assemblent pour former les tumoroïdes. Des analyses transcriptomiques et immuno-histochimiques montrent que leur organisation est analogue à celle de la tumeur d'origine.
Ces tumoroïdes réagissent-ils comme la tumeur aux traitements ?
Oui, les chercheurs observent une forte similitude dans les réponses (ou non-réponses) à divers agents thérapeutiques des tumoroïdes et des tumeurs d'origine implantées chez des souris. Désormais, il est donc possible de tester en parallèle différents traitements sur des tumoroïdes issus d'un même patient, et ainsi de prédire l'efficacité de chaque traitement contre la tumeur. Simple et rapide, la production de tumoroïdes ouvre un large champ d'applications en oncologie, allant de l'étude de la croissance tumorale à l'identification de nouvelles voies thérapeutiques ciblées, afin de proposer des soins personnalisés pour chaque patient.
Par ailleurs, l'intérêt pour les tumoroïdes s'est récemment renforcé depuis que la Food and Drug Administration (États-Unis) a approuvé leur utilisation comme alternative aux essais précliniques de médicaments.
En savoir plus sur le site de l'Irig.