Les variants omicron du virus SARS-CoV-2 actuellement en circulation ont acquis de nouvelles mutations dans le « domaine de liaison au récepteur » de la protéine Spike, qui augmentent l'affinité de liaison aux récepteurs ACE2, présents à la surface de nos cellules, et renforcent la transmissibilité de la maladie. Avec une autre conséquence : la plupart des anticorps monoclonaux développés contre les variants préexistants ont perdu en efficacité contre omicron et ses sous-variants.
Comment traiter ces variants omicron ?
L'antiviral Nirmatrelvir-Ritonavir (Paxlovid®) reste efficace mais ne peut être administré à tous les patients. En ce qui concerne les anticorps monoclonaux, certaines études récentes in vitro suggèrent que le sotrovimab (Xevudy®) conserve son activité contre omicron et ses sous-variants tandis que d'autres rapportent une diminution drastique de son efficacité, y compris sur BQ.1.1. Et de manière inattendue, des travaux in vivo indiquent que le sotrovimab protège de l'infection par le sous-variant BQ.1.1 dans des modèles murin et hamster.
Dans ce contexte controversé, des chercheurs de l'Institut Jacob, en collaboration avec l'Institut Pasteur et Aix Marseille Université, ont évalué l'efficacité du sotrovimab en traitement prophylactique, dans un modèle primate non-humain d'infection par le sous-variant BQ.1.1 du SARS-CoV-2.
Le sotrovimab efficace en prophylaxie
Ils observent des résultats similaires à ceux obtenus chez l'Homme lors de l'essai clinique COMET-ICE, qui a déterminé l'efficacité du sotrovimab contre des variants antérieurs du SARS-CoV-2. Chez les animaux traités, aucun ARN viral n'a pu être détecté, à la différence des témoins, ce qui prouve l'efficacité du sotrovimab contre la réplication virale.
Alors que le sotrovimab a été retiré du panel thérapeutique en raison de sa faible efficacité in vitro contre les variants omicron, cette étude démontre que, s'il est administré en traitement prophylactique par voie orale, le sotrovimab inhibe la réplication virale du sous-variant BQ.1.1 dans un modèle primate non-humain, à la fois dans les voies respiratoires supérieures et inférieures.
Ces résultats soutiennent son utilisation chez les patients inéligibles au Nirmatrelvir-Ritonavir (Paxlovid®). D'autres études seront nécessaires pour évaluer son potentiel en tant que traitement contre le sous-variant BQ.1.1.