Après l’accident de Tchernobyl, en 1986, des déchets radioactifs, principalement des bois contaminés de la forêt rousse, ont été enterrés dans des tranchées, dans la zone d’exclusion. Des équipes du Biam, du CNRS et de l’IRSN, en collaboration avec l’Institut Ukrainien de Radioagronomie, ont exploré la diversité des procaryotes (bactéries et archées) vivant dans les sols de cet écosystème particulier pour estimer l’impact de la contamination sur ces micro-organismes. Par une approche de séquençage massif, la diversité moléculaire des bactéries et des archées des sols contaminés a été comparée à celle de sols faiblement contaminés, prélevés à proximité.
Les résultats montrent que la composition des communautés diverge fortement entre les deux habitats. De manière inattendue, l’étude indique une plus grande richesse en micro-organismes dans les sols contaminés. La dose absorbée et, dans une moindre mesure, la teneur en matière organique sont les paramètres qui influencent le plus fortement les communautés. Des groupes bactériens adaptés à ces conditions spécifiques se sont donc développés et ont été identifiés. La plupart de ces bactéries ne sont actuellement pas cultivables en conditions de laboratoire. Néanmoins quelques représentants de ces bactéries cultivables ont été isolés et constituent de bons modèles pour l’étude des mécanismes d’adaptation et d’interaction avec les radionucléides.