Les infections bactériennes sont la deuxième cause de décès dans le monde et le staphylocoque doré, Staphylococcus aureus, se classe parmi les bactéries les plus meurtrières. En France, il est l'un des principaux germes causant des infections nosocomiales et des intoxications alimentaires. Si les antibiotiques restent le traitement le plus efficace, certaines souches bactériennes résistantes émergent. D'où l'urgence de mieux comprendre le fonctionnement de cette bactérie. Une collaboration de l'Inrae et du CEA s'est intéressée à son mécanisme de survie dans le sang.
Le sang : un environnement hostile pour les bactéries
Chargée de fixer l'oxygène dans les globules rouges, l'hème est une molécule toxique pour les bactéries y compris le staphylocoque doré. Mais comment ce dernier parvient-il à survivre en sa présence ? Grâce à un biocapteur présent sur sa membrane, baptisé HssS, capable de détecter l'hème et de déclencher un mécanisme de défense : « le staphylocoque synthétise une pompe d'efflux de l'hème, ce qui crée une barrière protectrice lui permettant de survivre dans le sang et de progresser dans l'infection », indiquent Marina Siponen et Pascal Arnoux du CEA-Biam. Cette découverte a été confirmée par d'autres expérimentations en laboratoire, montrant que les staphylocoques dorés dépourvus du capteur HssS, et donc incapables de détecter l'hème, ont une virulence très affaiblie.
Une piste pour de nouvelles stratégies antibiotiques
Face aux enjeux de l'antibiorésistance, ces résultats ouvrent de nouvelles pistes de stratégies antibiotiques pour lutter contre le staphylocoque doré en recherchant des molécules inhibitrices de ce biocapteur HssS. D'autant qu'il semble spécifique des bactéries pathogènes et non des autres bénéfiques à notre organisme comme celles constituant le microbiote intestinal. À suivre.