Le syndrome métabolique est caractérisé par la conjonction de plusieurs anomalies métaboliques telles qu'un excès de triglycérides dans le sang ou un taux insuffisant de cholestérol-HDL. Le diagnostiquer efficacement en population générale est un enjeu important de santé publique car il concerne de nombreuses personnes dont le risque de développer un AVC, une maladie cardiovasculaire ou un diabète de type 2 est considérablement accru.
C'est pourquoi des scientifiques de l'INRAE et de Joliot, membres de MetaboHUB, une infrastructure nationale dédiée à l'analyse à grande échelle des métabolites (métabolomique), ont recherché une signature métabolique robuste de ce syndrome. Ils ont analysé des échantillons sanguins d'hommes de 68 à 82 ans, prélevés dans le cadre d'une étude longitudinale québécoise portant sur la nutrition comme déterminant d'un vieillissement réussi (cohorte NuAge).
Pas moins de 476 métabolites et lipides ont été passés au crible sur des prélèvements effectués chez 123 volontaires de la cohorte et renouvelés au bout de 3 ans.
Résultat : 26 métabolites sont perturbés chez tous les patients souffrant de syndrome métabolique. Comme la cohorte canadienne a rassemblé de nombreuses informations sur les volontaires (habitudes alimentaires, mode de vie, activité physique, etc.), les scientifiques ont pu observer des liens entre l'alimentation, le microbiote intestinal et le diagnostic du syndrome.
Cette signature métabolique constitue une preuve de concept pour de nouveaux outils diagnostiques plus robustes que ceux utilisés aujourd'hui. Il reste à établir une procédure simplifiée pour un test réalisable en routine.
Ces travaux ont été réalisés en collaboration avec l'INRAE et les Universités de Montréal et McGill (Canada).
* Au CEA-Joliot, le La boratoire d'études du métabolisme des médicaments (LEMM).
A fait l'objet d'un communiqué de presse.