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SARS-CoV-2 : découverte d’un mécanisme de transmission inédit


Des chercheurs de l’IBS (CEA-Irig) révèlent un mécanisme de prolifération du SARS-CoV-2 jusque-là inconnu. Le virus peut utiliser des cellules immunitaires pour augmenter sa capture et sa transmission !

Publié le 30 septembre 2020
La mise au point de vaccins et de traitements pour lutter contre le coronavirus SARS-CoV-2 nécessite de connaître le comportement du virus dans l’organisme, en particulier ses portes d’entrée dans les cellules qu’il infecte. D’une manière générale, les cellules portent des récepteurs à leur surface; certains servent juste d’accrochage aux virus tandis que d’autres peuvent en plus agir comme des serrures que les virus peuvent utiliser pour entrer. Ils ont pour cela un arsenal de protéines, comme un jeu de clés, qui permet de franchir la barrière cellulaire.

La glycoprotéine S, présente à la surface du SARS-CoV-2, autorise l’entrée du virus dans les cellules humaines via son interaction avec le récepteur ACE2, présent à la surface des cellules infectées. Des chercheurs du CEA-Irig (IBS) ont découvert d’autres récepteurs que ACE2 permettant au virus d’infecter l’organisme. Il s’agit de plusieurs protéines de la famille des lectines (DC-SIGN, L-SIGN, MGL et Langerin), des récepteurs présents sur les cellules immunitaires. « Cette interaction implique une reconnaissance multi-site de la protéine S en exploitant les différents glycanes (sucres) de surface de la protéine S », explique Franck Fieschi, chercheur au CEA-Irig. La glycoprotéine S possèderait donc tout un jeu de clés pour permettre à SARS-CoV-2 de proliférer. 

Les scientifiques ont montré que cette interaction ne permet pas d’induire l’infection directe des cellules par le SARS-CoV-2. Par contre, parmi ces récepteurs, DC-SIGN et L-SIGN sont capables, une fois qu’ils ont accroché le virus à la cellule, de le transmettre aux cellules permissives possédant ACE2. C’est donc un nouveau mode de transmission, dans le processus global d’infection, que ces chercheurs mettent en avant dans une publication déposée sur le site de preprint BioRxiv et qui est actuellement en cours d’évaluation par un journal à comité de lecture. Ils ont également montré qu’il est possible d’inhiber ce nouveau mode de transmission du virus par l’utilisation de glycomimétiques précédemment développés à l’Institut de Biologie Structurale (CEA-Irig). Ce travail est le résultat d’une collaboration internationale avec des groupes espagnol et italiens.


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