Les équipes ont dû pour cela relever tous les défis que représente la mise en œuvre d'un tel équipement.
- Connecter l'aimant aux équipements auxiliaires déjà installés et testés (usine cryogénique, alimentations électriques, système de contrôle-commande).
- Atteindre la température homogène de 1,8 K (- 271 °C) à laquelle l'hélium qui refroidit l'aimant est superfluide et le niobium-titane supraconducteur.
- Monter par paliers pour atteindre 11,7 teslas : il faut injecter progressivement le courant dans l'aimant refroidi pour atteindre le champ magnétique ciblé. Cette montée en puissance a été réalisée en plusieurs étapes, avec de nombreux essais électriques, magnétiques, et d'arrêt d'urgence. En tout, pas moins de 1 300 procédures destinées à détecter l'apparition de défauts potentiels ont été testées !
En régime nominal, l'aimant est alimenté par un courant de 1 500 ampères et les bobines de conducteur sont en permanence refroidies par 7 000 litres d'hélium superfluide.
La mise en service de ce prototype de 132 tonnes, 5 mètres de longueur pour 5 mètres de diamètre extérieur et 90 cm de diamètre intérieur, aura demandé six ans de fabrication dans les usines d'Alstom – devenu GE – à Belfort et près de deux ans de travaux d'installation et de tests au CEA.
Au cours des prochains mois, de nombreux équipements seront ajoutés à l'aimant pour le transformer en appareil d'IRM : bobines de gradients, antennes radiofréquences, lit patient, habillage extérieur, etc.
Avec l'aimant Iseult, les neuroscientifiques pourront sonder le cerveau humain avec une résolution spatiale et temporelle inédites.
Le projet
Iseult a été porté conjointement par des chercheurs en neurosciences à l'Institut Joliot et des physiciens à l'Irfu, spécialistes respectivement de l'IRM et des aimants. Il s'intègre dans une coopération franco-allemande initiée en 2006 et résulte d'une collaboration entre :
- des partenaires industriels (Siemens Healthineers, Bruker Biospin, Alstom –intégré aujourd'hui à General Electric–, et Guerbet) ;
- l'Université de Freiburg (Allemagne) et la Direction de la recherche fondamentale du CEA.
ll a reçu un soutien financier d'agences publiques : en France par Bpifrance ; en Allemagne par le Ministère fédéral allemand de l'Éducation et de la Recherche.