Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Vers un nouveau traitement de la fibrose hépathique ?

Résultat scientifique | Maladies | Mécanismes cellulaires | Thérapie génique et cellulaire

Vers un nouveau traitement de la fibrose hépathique ?


Des chercheurs de l’Irig ont montré que la protéine BMP9 est essentielle pour empêcher le développement de la fibrose hépathique.

Publié le 30 octobre 2019
Le foie remplit de nombreuses fonctions vitales dont la détoxification du sang, la synthèse de vitamines, le métabolisme des glucides, des lipides et des protéines, ainsi que la fabrication de la bile, indispensable à la digestion. Traversé chaque minute par 1,4 litre de sang, le foie est un des organes les plus densément vascularisés. Il reçoit le sang de deux vaisseaux majeurs : l'artère hépatique qui transporte du sang oxygéné, et la veine porte qui transporte le sang peu oxygéné mais riche en substances provenant de l'estomac, des intestins, de la rate et du pancréas, qui seront transformées au cours de leur passage dans le foie. En pénétrant dans le foie, l'artère hépatique et la veine porte se divisent jusqu'à former un réseau de capillaires appelés sinusoïdes hépatiques. Les cellules endothéliales qui les tapissent à l’intérieur possèdent des propriétés très particulières qui les distinguent des autres cellules endothéliales. Elles sont en effet trouées par des fenêtres d’un diamètre approximatif de 100 à 150 nm qui facilitent la communication entre le sang circulant et les hépatocytes situés de part et d’autre de cette barrière endothéliale. 

Des chercheurs de l’Irig étudient depuis plusieurs années une protéine dénommée BMP9, synthétisée et secrétée par certaines cellules du foie. Ils ont montré dans des travaux antérieurs que BMP9 est un ligand de très haute affinité du récepteur ALK1. Récemment, ces biologistes ont étudié un modèle de souris dont le gène codant pour BMP9 a été supprimé. Il s’avère que ces souris ont une vie embryonnaire normale mais développent une importante fibrose hépatique à partir de 15 semaines de vie adulte. Une analyse histologique et moléculaire détaillée de leurs vaisseaux sanguins hépatiques a permis de montrer que les cellules endothéliales de leurs sinusoïdes n’ont que très peu de fenêtres et sont capillarisées (voir encadré). La capillarisation se définit non seulement par la perte des fenêtres mais aussi par la perte d’expression des récepteurs d’épuration et des propriétés d’endocytose des cellules endothéliales hépatiques.  
Ces travaux indiquent que BMP9 agit sur les cellules endothéliales des sinusoïdes en favorisant le maintien des fenêtres et en prévenant la fibrose hépatique. Cette observation positionne la voie de signalisation BMP9/ALK1 comme un nouvel acteur de la physiologie hépatique et comme une cible thérapeutique pour le traitement de la fibrose hépatique.

Fibrose et capillarisation
L’ingestion trop massive de produits toxiques (alcool, régimes riches en graisse ou en sucres, molécules chimiques aromatiques, …) ou une infection par les virus de l’hépatite conduisent à la fibrose hépatique. Cette pathologie se caractérise par une accumulation de tissu conjonctif dans le foie qui nuit à son bon fonctionnement. La fibrose hépatique peut évoluer vers une dégradation plus sévère appelée cirrhose. Au cours de cette évolution pathologique, l’endothélium des capillaires sanguins subit une transformation appelée capillarisation au cours de laquelle il perd ses propriétés de barrière poreuse entre le sang et les hépatocytes. 

Haut de page

Haut de page