La maladie de Wilson est un trouble génétique qui se manifeste par un excès de cuivre dans le foie. Les traitements actuels sont basés sur la « capture » du cuivre au sein d'un complexe chimique (ou chélation) pour diminuer la teneur en cuivre de l'organisme ou limiter son absorption. Ils présentent de nombreux effets secondaires et sont inefficaces chez un nombre significatif de patients.
Cibler spécifiquement le foie permettrait d'améliorer l'efficacité du médicament et de diminuer ses effets secondaires. Pour cela, des chercheurs de l'Inac ont étudié la vectorisation des molécules thérapeutiques à destination des cellules du foie (hépatocytes).
Ils ont greffé sur les agents chélateurs du cuivre des sucres ciblant spécifiquement le foie. Ceux-ci se lient en effet fortement à certains récepteurs biologiques présents sur les membranes des hépatocytes. Le rôle de ces récepteurs étant de favoriser l'entrée de certaines protéines dans la cellule, les molécules thérapeutiques, fonctionnalisées avec ces sucres, peuvent aisément pénétrer dans les cellules du foie.
L'incorporation d'agents de chélation du cuivre, greffés avec des sucres, a été mesurée par cytométrie en flux. Son efficacité dépend beaucoup du nombre de sucres greffés : elle est multipliée par plusieurs milliers quand on passe d'une molécule à un sucre à une molécule à trois ou quatre sucres !
L'affinité de ces molécules pour les récepteurs est assez forte pour concurrencer les protéines présentes in vivo.
Ces travaux ont été réalisés en collaboration avec des chercheurs de CEA-BIG et du Département de chimie moléculaire de l'Université Grenoble Alpes.