Theranexus annonçait au mois de juillet dernier une preuve de concept clinique pour traiter la somnolence diurne excessive. Cette start-up née en 2013 et portée par deux chercheurs du CEA-Imeti, a développé une stratégie thérapeutique pour optimiser la filière des médicaments psychotropes et démarre son activité dans le domaine des maladies affectant l'alternance éveil/sommeil. Elle a mis au point un médicament baptisé THN102 qui associe le traitement de référence de la somnolence diurne excessive à un modulateur de connexines, la flécaïnide. Cette dernière, impliquée dans la jonction entre les neurones, potentialise l'effet du traitement de référence.
L'agence réglementaire américaine (FDA) a désigné THN102 médicament orphelin dans le traitement de la narcolepsie. Cette désignation peut être accordée aux médicaments destinés à améliorer la qualité de vie des patients atteints de maladies rares, affectant moins de 200 000 personnes aux Etats-Unis. Elle accorde des incitations intéressantes pour Theranexus, notamment 7 années d'exclusivité commerciale aux États-Unis après approbation par la FDA.
A propos de la narcolepsie
La narcolepsie ou « maladie de Gélineau » est une maladie neurologique rare. Elle est caractérisée par une somnolence diurne excessive et incontrôlable, fréquemment associée à la cataplexie (perte brusque du tonus musculaire déclenchée par des émotions), à des paralysies du sommeil, des hallucinations hypnagogiques, ainsi qu'à une altération du sommeil nocturne. La maladie débute généralement à l'adolescence, aussi bien chez l'homme que chez la femme, mais peut également apparaître plus tardivement (vers 35 ans). En France, on estime entre 8000 et 10 000 le nombre de personnes atteintes ; plus de 500 000 personnes sont touchées dans le monde. Entre 50 et 70% des patients traités aujourd'hui par un médicament éveillant souffrent toujours de somnolence, d'où la nécessité de trouver un nouveau traitement plus efficace pour traiter ce problème d'hypersomnie qui a un impact très fort sur la qualité de vie de ces patients.