Des nanoparticules d’oxydes de cuivre sont utilisées dans les peintures, dans les encres conductrices1, comme biocides ou pour la dépollution de l’eau. Il n’est donc pas impossible que l’organisme y soit exposé par inhalation ou ingestion. Les cellules du foie, responsable de l’homéostasie (maintien de la concentration) du cuivre dans le corps, seraient alors en première ligne.
Une équipe du CEA-IRTSV a soumis des cultures d’hépatocytes (cellules de foie) humains à ces nanoparticules, ou à des doses équivalentes de cuivre sous forme de sel. Elle a délibérément choisi des doses non toxiques. L’expression des gènes impliqués dans la réponse au cuivre et au zinc, ainsi qu’au stress oxydant, augmente beaucoup plus avec les nanoparticules qu’avec le sel de cuivre. L’hépatocyte réagit ainsi car sa concentration interne de cuivre est plus élevée en présence de nanoparticules. L’explication apparaît sous le microscope, où l’on voit des nanoparticules endocytées (internalisées dans une vésicule) avant d’être solubilisées.
Le cuivre, sous cette forme nanoparticulaire, a donc contourné les mécanismes naturels de défense cellulaire. « Cela ne signifie pas forcément que ces nanoparticules sont cytotoxiques à cette dose, souligne Isabelle Michaud-Soret. Nous voyons la cellule réagir et s’adapter à leur présence. Bien-sûr il faudrait étudier l’effet d’une exposition chronique à ces doses. »
- Encres utilisées pour produire des motifs conducteurs, notamment sur des composants électroniques