Aussi dangereuse l’une que l’autre, la toxine de Shiga, produite par
certaines souches pathogènes d’E. coli, et la ricine,
toxine végétale potentiellement utilisable comme arme biologique, partagent un
autre point commun. Elles pénètrent dans la cellule par la même voie, celle du
transport rétrograde (qui va de l’appareil de Golgi au réticulum endoplasmique).
Dans le cadre du programme interministériel de R&D contre les risques
NRBC-E1, deux équipes du CEA-IBITECS ont découvert en 2010 une molécule bloquant
ce transport intracellulaire. Baptisée Retro-2, elle a démontré son efficacité
contre les deux toxines, tant in vitro qu’in vivo chez le
rongeur dans le cas de la ricine.
Après avoir analysé et optimisé différentes versions de cet antidote,
les mêmes équipes viennent de publier la découverte d’une molécule de nouvelle
génération, mille fois plus efficace in vitro que son «ancêtre» contre
ses deux cibles initiales. Baptisée (S)-Retro-2.1, elle pourrait, tout comme
Retro-2, agir aussi contre d’autres pathogènes empruntant cette voie de
transport rétrograde : certains virus (polyomavirus, Ebola) et parasites
(Leishmania). L’équipe recherche actuellement un partenaire industriel
pour assurer le développement ultérieur de l’antidote.
- Lancé par le Secrétariat Général à la Défense et à la Sécurité Nationale
(SGDSN), ce programme est conduit par le CEA sous le contrôle d'une cellule
exécutive CEA/DGA.