Ce 21 octobre, au siège d’Aviesan1, une
conférence de presse faisait le point sur la réponse de la recherche française
à l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest. Le CEA annonçait la mise au point d’un test de diagnostic. En deux mois, à partir de la mi-août 2014, une équipe de l'IBEB a en effet assuré le développement opérationnel d'un test rapide, peu coûteux, utilisable « au lit du malade » sans matériel de laboratoire ni source d'électricité. Les chercheurs de Marcoule travaillaient depuis plusieurs années, dans le cadre du programme interministériel NRBC-E2, sur la souche « Zaïre » du virus Ebola, très proche3 de celle qui sévit actuellement. Ils avaient donc déjà mis au point des anticorps monoclonaux spécifiques.
Identique dans son principe aux tests de grossesse utilisables à domicile, ce test d'immuno-chromatographie comprend un anticorps fixé sur un support solide - en l'occurrence une bandelette cartonnée - et chargé de capter le virus éventuellement présent dans l'échantillon de sang, plasma ou urine déposé sur la bandelette. Une solution contenant un deuxième anticorps, marqué par de l'or colloïdal (rouge) est ensuite appliquée. Si un virus est immobilisé sur le support, l'anticorps marqué se fixe dessus à son tour. La présence d'une bande rouge, détectable à l'œil nu, révèle ainsi la présence du virus dans l'échantillon biologique.
Sélectionnés pour leur grande sensibilité, ces anticorps monoclonaux ont été validés pour leur réaction avec le virus réel, dont la souche épidémique actuelle, en collaboration avec le Laboratoire de haute sécurité microbiologique Jean Mérieux, à Lyon. D'un niveau de confinement P4, c'est le seul établissement en France habilité à manipuler des microorganismes pathogènes aussi dangereux.
Les dernières évaluations et la qualification du test sur le terrain, imminentes, seront immédiatement suivies de l'industrialisation et la production par la société française VEDA LAB (Alençon, Orne), leader européen des tests rapides.
- Alliance nationale pour les sciences de la vie et de la santé
- Nucléaire, Radiologique, Biologique, Chimique et Explosif. Lancé par le Secrétariat Général à la Défense et à la Sécurité Nationale (SGDSN), ce programme est conduit par le CEA sous le contrôle d'une cellule exécutive CEA/DGA.
- Les souches présentent 98% d'homologie