Des traitements immunosuppresseurs pénibles et coûteux doivent être administrés aux patients ayant subi une greffe d’organe afin d’éviter que leur organisme ne rejette le greffon. Ces traitements ont le défaut de supprimer l’ensemble des fonctions immunes et ont des effets secondaires importants, notamment au niveau du foie et des reins. La protéine HLA-G permettrait de limiter le recours aux immunosuppresseurs. Cette molécule d’immuno-tolérance est exprimée lors de la grossesse et protège le fœtus de la destruction par le système immunitaire de sa mère. Elle peut être, dans certains cas, produites naturellement chez des patients transplantés et contribuer à l’inhibition du rejet du greffon. L’idée des chercheurs est donc d’apporter HLA-G lors d’une transplantation de façon à promouvoir l’immuno-tolérance vis-à-vis du greffon dans l’organisme hôte et suppléer aux immunosuppresseurs.
Parmi les différentes formes d’HLA-G, les mieux connues sont de taille importante. En revanche, ces dernières sont difficiles à purifier et instables. Les biologistes ont caractérisé les structures de deux petites molécules d’HLA-G (HLA-G2 et HLA-G6) et ont identifié le récepteur auquel elles se lient sur les cellules immunitaires pour les neutraliser. En outre, ils ont démontré qu’à travers ce récepteur, les deux protéines, injectées dans un modèle animal de transplantation de peau, induisent la tolérance aux greffes. Ce travail constitue la preuve de concept que des structures simplifiées de la molécule HLA-G, produite de façon exogène, peuvent constituer des agents thérapeutiques en transplantation, pour l’inhibition du rejet des greffes d’organes.