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Des biofilms bactériens in vivo


La formation de biofilms bactériens peut être à l’origine de certaines infections nosocomiales ou d’une résistance aux antibiotiques. L’essentiel de la recherche actuelle sur les mécanismes de formation des biofilms se fait in vitro. Une équipe du CEA-IRTSV a étudié la formation de biofilms de Pseudomonas aeruginosa in vivo chez la mouche du vinaigre. ​

Publié le 21 février 2013

En réponse à des facteurs environnementaux, certaines bactéries ont la capacité de s’agglomérer pour se protéger de l’extérieur en formant des colonies appelées biofilms. Ces derniers posent des problèmes de santé publique dès lors qu’on les retrouve sur des instruments médicaux (implants, cathéters, sondes,…) ou qu’ils permettent aux bactéries d’échapper aux défenses immunitaires de l’hôte et aux traitements antibiotiques. Ils constituent également un réservoir de bactéries favorisant l’apparition de mutants plus virulents ou résistants aux antibiotiques. Ainsi, la bactérie Pseudomonas aeruginosa peut causer des infections mortelles chez des patients présentant un déficit immunitaire et des infections broncho-pulmonaires chez ceux atteints de la mucoviscidose.

Les chercheurs du CEA-IRTSV, à Grenoble, ont utilisé la mouche du vinaigre pour mimer des infections chroniques à P. aeruginosa. L’immunité cellulaire de cette mouche est en effet efficace et présente de nombreux aspects similaires à celle des mammifères. Les chercheurs ont ainsi pu montrer qu’une souche de laboratoire de cette bactérie (PAO1::PprBK) présente une forte capacité à former des biofilms chez la mouche ; ainsi se maintient-elle non seulement dans la zone antérieure du tractus intestinal, mais également dans l’intestin moyen où la formation de biofilms est mise en évidence par la détection d’ADN extracellulaire autour des micro-colonies. Ces résultats sont en cohérence avec les observations faites in vitro par l’équipe du Dr Sophie de Bentzmann (Université Aix-Marseille).

Ils serviront de fondement pour identifier les facteurs microbiens qui contrôlent les infections chroniques ou aiguës dues à P. aeruginosa ainsi que les facteurs génétiques ou physiologiques qui, chez l’hôte, interfèrent avec la formation de biofilms ou la dissémination des bactéries.

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