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Résultat scientifique | Maladies autoimmunes

Le système nerveux périphérique est aussi altéré dans la sclérose en plaques


​Une équipe du SIMoS, en collaboration avec le SHFJ, NeuroSpin et l’Institut Butantan, met en évidence, dans un modèle expérimental de sclérose en plaques, des altérations du système nerveux périphérique, jusque-là peu documentées.

Publié le 28 septembre 2020

​La sclérose en plaques (SEP) est une maladie neurodégénérative qui apparaît surtout chez le jeune adulte. En France, 110 000 personnes en seraient atteintes avec 4 000 à 6 000 nouveaux cas chaque année. La SEP est une maladie auto-immune démyélinisante : le système immunitaire s’attaque à certains peptides qui entrent dans la composition de la myéline, entraînant sa dégradation et perturbant les messages nerveux. La cible principale de ce processus est le système nerveux central (SNC). On sait que le système nerveux périphérique (SNP) est aussi touché mais les descriptions sont encore très limitées.

Des chercheurs de l’Institut Joliot (SIMoS/DMTS, BAOBAB/NeuroSpin et BioMaps/SHFJ), en collaboration avec l’Institut Butantan de Sao Paulo (Brésil), ont étudié les altérations du système nerveux périphérique chez un modèle murin de SEP. Le modèle utilisé (encéphalomyélite auto-immune expérimentale (EAE) de la souris) est celui qui reproduit le mieux les altérations anatomiques (inflammation du SNC, démyélinisation des fibres nerveuses…) et comportementales observées chez l’Homme. Il est obtenu par l’injection d’un peptide antigénique dérivé de la protéine MOG (Myelin Oligodendrocyte Glycoprotein). Les chercheurs observent in vivo, par une méthode d’électrophysiologie peu invasive, des modifications de l’excitabilité des nerfs périphériques sensoriels et moteurs chez les individus EAE par rapport à un groupe contrôle. Ces modifications correspondent, d’une part, à une hyperexcitabilité membranaire, probablement liée à une dépolarisation de la membrane, et, d’autre part, à la présence de fibres nerveuses sensorielles et motrices à conduction lente, probablement liée à leur démyélinisation. Les auteurs observent en parallèle, par microscopie électronique à transmission, une diminution de l’épaisseur de la gaine de myéline des nerfs sciatiques des souris EAE par rapport au groupe contrôle.

L’ensemble des résultats, publiés dans le Journal of Neuroinflammation, tend à montrer que le dérèglement immunitaire vis-à-vis de l’antigène MOG observé dans le modèle expérimental EAE et chez les individus atteints de SEP, est imputable à l’expression de cet antigène non seulement dans le SNC mais aussi dans le SNP.


Panneaux de gauche : stimulation du nerf caudal et enregistrement du potentiel d'action musculaire composé (CMAP) résultant de l'activité de toutes les fibres composant le muscle caudal. Panneaux central : stimulation du nerf sciatique et enregistrement du CMAP résultant de l'activté de toutes les fibres composant le muscle de la voûte plantaire. Panneau de droite : observation par microscopie électronique à transmission de la gaine de myéline de nerfs périphériques. Haut chez un animal contrôle, bas : chez un animal modèle EAE. © N. Bernardes Teixeira et al., 2020


Contact chercheur : 

Evelyne Benoît (evelyne.benoit@cea.fr)


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