Portée par le Genoscope et les expéditions
Tara Oceans, une équipe internationale de chercheurs a découvert un nouveau groupe majeur de virus à ADN, les « mirusvirus », grâce à l'identification d'un signal évolutif loin de toutes références connues dans les données massives de séquençage d'ADN marin générées à l'UMR Génomique Métabolique du
Genoscope. Ces virus très complexes, abondants à la surface des océans et des mers où ils infectent une partie du plancton, ont une composition surprenante aux multiples origines.
La majorité de leurs gènes, dont ceux nécessaires pour la réplication et la transcription de l'ADN, sont semblables à ceux portés par un groupe de virus fortement diversifié dans les océans : les virus géants, qui fascinent la communauté scientifique depuis des décennies pour leurs propriétés étonnantes. Mais tous les gènes clés permettant la formation de la particule virale, et qui définissent l'identité taxonomique des virus à ADN, révèlent un lien évolutif avec la famille du virus de l'herpès, un pathogène répandu chez les animaux mais absent du reste du vivant.
Ces résultats, publiés dans
Nature, sont pour le moins surprenants puisque le virus de l'herpès et les virus géants appartiennent à deux groupes viraux complètement distincts du point de vue de l'évolution. Le mélange évolutif unique des mirusvirus interroge sur la possibilité d'une intégration de gènes de ces virus dans des virus géants ou inversement, l'existence d'un ancêtre commun aux virus géants et virus de l'herpès ou d'un échange de particules.
La découverte des mirusvirus offre de nouvelles opportunités aux chercheurs pour étudier l'écologie et élucider la trajectoire évolutive des virus à ADN, dans les océans et au-delà. La communauté scientifique française, et notamment le Genoscope, continuera à porter l'étude de ces virus dans les années à venir. Les mirusvirus n'ont pas fini de faire parler d'eux.
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