Le glioblastome multiforme est une tumeur du cerveau de faible prévalence, avec 2 à 3 cas pour 100.000 personnes en Europe et en Amérique du Nord (2400 nouveaux cas/an en France). Mais il s’agit d’un cancer très agressif. La médiane de survie s’établit en effet à 1 an et moins de 10% de patients sont encore en vie après 5 ans malgré les nouveaux traitements, combinant radiothérapie et chimiothérapie (par exemple à base de Temodal). Le traitement du glioblastome est compliqué par la localisation et la diffusion de la tumeur, qui limitent le retrait chirurgical. En outre, sa nature est très complexe.
Glioblastome Multiforme
Des travaux sur HLA-G, une protéine étudiée depuis de nombreuses années au CEA-IMETI, à l’hôpital Saint-Louis (Paris), pourraient permettre de progresser dans le pronostic et le traitement de la maladie. Cette molécule, découverte dans le placenta maternel, bloque l’action du système immunitaire contre le fœtus. Elle est également présente dans de nombreuses tumeurs cancéreuses et empêche le système immunitaire d’agir pour éliminer la tumeur. Les chercheurs ont évalué son expression dans le glioblastome, lors d’une étude multicentrique internationale coordonnée par une équipe du CEA-IMETI. Cette étude montre que 60 % des glioblastomes expriment HLA-G et qu’au-delà de 15 mois de survie après ablation chirurgicale, cette expression est significativement associée au pronostic vital des patients. Il est en effet observé que la durée de survie des patients est augmentée de 7 mois quand la tumeur n’exprime pas HLA-G. Cette molécule pourrait donc s’avérer utile comme outil de pronostic. Et aussi comme cible thérapeutique ! Des expériences in vitro donnent en effet des clés de compréhension sur les mécanismes conduisant à la présence de HLA-G dans des cellules de gliome. Notamment, les chercheurs ont analysé la susceptibilité du gène codant HLA-G à fabriquer, ou pas, la protéine dans le micro-environnement tumoral.
Cellules de glioblastome exprimant HLA-G (©CEA )