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Dérégulation d’une population de précurseurs de cellules dendritiques dès les stades précoces de l’infection au VIH


​​​​Dans une étude publiée dans Cell Reports, les chercheurs d'IDMIT mettent en évidence in vivo la dérégulation des précurseurs de cellules dendritiques dans les organes lymphoïdes secondaires dès les premiers stades de l'infection par le virus de l'immunodéficience simienne (équivalent simien du VIH).​

Publié le 9 avril 2024

L'infection au VIH induit une dérégulation précoce des réponses immunitaires conduisant à des réponses adaptatives inefficaces associées à une progression de la maladie. À ce titre, les cellules dendritiques (cDCs) jouent un rôle majeur dans la détection des virus et la régulation des réponses immunitaires innées et adaptatives. Des analyses basées sur l'utilisation de techniques de protéomique et de transcriptomique sur cellule unique ont récemment mis en évidence une population de précurseurs circulants de cDCs appelées « pré-DCs ». Des études in vitro montrent que les pré-DCs peuvent activer les réponses immunitaires et qu'elles présentent une susceptibilité accrue à l'infection par le VIH.

Néanmoins l'impact de l'infection au VIH sur la dynamique et les fonctions des pré-DC reste à déterminer in vivo.

C'est dans ce contexte que les chercheurs d'IDMIT ont étudié ces cellules en utilisant un modèle préclinique d'infection par le virus de l'immunodéficience simienne (SIV) (équivalent simien du VIH).

Dans les résultats de cette étude publiée dans Cell Reports, les chercheurs présentent la caractérisation par cytométrie en flux dans ce modèle animal de pré-DCs équivalents à ceux retrouvés chez l'homme. Ils ont grâce à cette caractérisation, analysé la dynamique et la fonction de ces cellules au cours des différentes phases de l'infection par le SIV in vivo. Ils montrent que la quantité de pré-DC diminue fortement dans le sang dès les premiers jours de l'infection. Cette diminution s'accompagne d'une accumulation des pré-DCs dans les organes lymphoïdes secondaires reflétant une dérégulation de leur capacité à se différencier en cellules dendritiques matures. Cette dérégulation des pré-DCs qui s'accumulent dans les organes lymphoïdes secondaires est confirmée par des études montrant que leurs capacités à produire des réponses immunitaires sont atténuées.

Des analyses complémentaires à partir de cohortes de patients infectés par le VIH mais dont le système immunitaire contrôle naturellement la réplication du virus en l'absence de traitement (patients connus sous le nom d'élite contrôleurs) montrent un niveau d'activation élevé des pré-DCs. En outre, le niveau d'activation des pré-DCs est associé à l'efficacité des réponses immunitaires dirigées contre le VIH chez ces patients.

Ces travaux apportent une meilleure compréhension des mécanismes de dérégulation des cellules dendritiques par le VIH et ouvrent ainsi la voie vers le développement de nouvelles approches thérapeutiques ciblant cette population afin d'améliorer les réponses immunitaires contre le VIH.


Contact chercheur CEA : Benoit Favier​


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