La création d’un laboratoire commun entre NG Biotech et le CEA fin 2019, est une étape importante qui renforce une collaboration initiée en 2015. Cette coopération a déjà abouti à la diffusion de tests de détection d’antibiorésistance dans plus de 50 pays, dont les Etats-Unis.
Les tests développés conjointement combinent plusieurs avantages : faible coût, grande simplicité d’utilisation, excellentes performances biologiques (rapidité, spécificité et sensibilité) testées sur un grand nombre de patients.
Déjà trois tests co-développés
Les travaux de recherche menés avec le CEA[1], en collaboration avec l’Université Paris-Saclay/AP-HP, ont permis de développer et de valider trois tests rapides de détection d’antibiorésistance :
- Le premier permet la détection simultanée de la résistance à un type de bêta-lactamines, les CTX-M des groupes 1, 2, 8, 9 & 25 qui sont parmi les antibiotiques les plus prescrits.
- Le deuxième test permet la détection simultanée des cinq principales enzymes retrouvées chez les bactéries résistantes aux carbapénèmes.
- Le troisième est un test de détection de la résistance bactérienne à la colistine. Du fait de sa toxicité, cet antibiotique a longtemps été écarté de la médecine humaine et réservé à un usage vétérinaire. Son utilisation en médecine humaine connait une intensification depuis quelques années, devant l’accroissement du nombre de maladies infectieuses sévères causées par des bactéries résistantes à toute autre antibiothérapie.
L’antibiorésistance : un enjeu majeur pour la recherche, l’industrie et la santé publique
La découverte des antibiotiques a révolutionné la médecine en rendant possible le traitement des infections bactériennes, sauvant ainsi des millions de vies chaque année à travers le monde. Cependant, le combat contre les bactéries redevient un des enjeux majeurs de santé publique avec la dissémination de bactéries multi-résistantes (BMR). En 2017, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) publiait, pour la première fois, une liste « d’agents pathogènes prioritaires » présentant des résistances aux antibiotiques.
Le groupe le plus critique de cette liste comprenait plusieurs souches de bactéries multirésistantes dites « à gram négatif » à l’origine notamment de nombreuses infections nosocomiales, représentant une menace particulière dans les hôpitaux et les maisons de retraite. Le phénomène est d’autant plus inquiétant que certaines sont désormais résistantes aux antibiotiques les plus récents conçus justement pour combattre la multirésistance .
La lutte contre la dissémination de ces bactéries en milieu hospitalier nécessite une identification rapide des patients porteurs afin de mettre en place des mesures d’hygiène renforcées et de limiter la dissémination à d’autres patients hospitalisés mais aussi pour administrer un traitement approprié le plus précocement possible.
Pour Hervé Volland, directeur de recherche au CEA,
« en renforçant la synergie entre le CEA et NG Biotech, la création du laboratoire commun va faciliter le développement et le transfert industriel de nouveaux tests rapides. Cela se traduira par leur mise sur le marché plus rapide, une réponse plus efficace face à de nouvelles crises et, enfin, cela permettra de dynamiser la recherche sur de nouvelles générations de tests plus sensibles. »
Pour Milovan Stankov-Pugès, PDG de NG Biotech,
« ce laboratoire commun est une formidable alliance de compétences qui nous permet de produire des tests très performants sur un sujet de santé publique majeur au plan mondial. Les tests d’antibiorésistance sont vitaux pour ajuster les traitements au plus vite, éviter la propagation au sein des hôpitaux et sauver des vies. Nos solutions permettent de gagner jusqu’à 48h dans les diagnostics. C’est une réelle avancée ! »
Au-delà de la lutte contre l’antibiorésistance, NG Biotech et les équipes du centre CEA Paris-Saclay et Marcoule se sont également mobilisées pour répondre aux enjeux liés à la pandémie de Covid-19, avec la réalisation d’un nouveau test rapide sérologique validé dès fin mars 2020.
[1] Par les équipes de recherche de l'Institut CEA-Joliot.