Vous êtes ici : Accueil > Actualités > Validation de l’aimant supraconducteur 8,5 teslas destiné à un aimant hybride de 43 teslas

Découvertes et avancées | Résultat scientifique | Outils & instruments de recherche | Technologies

Validation de l’aimant supraconducteur 8,5 teslas destiné à un aimant hybride de 43 teslas


​L'aimant supraconducteur à 8,5 teslas développé par l'Irfu, en collaboration avec le CNRS au Laboratoire national des champs magnétiques intenses de Grenoble, a été testé avec succès. Avec les aimants résistifs qu'il entourera, il constituera une station d'essais exceptionnelle de très haut champ magnétique – 43 teslas sur un diamètre de 34 mm – ouverte aux scientifiques du monde entier. 
Publié le 12 juin 2024

La technologie des aimants hybrides (résistifs et supraconducteurs) est la seule qui permet actuellement d'atteindre des champs magnétiques de plus de 40 teslas, avant l'arrivée d'aimants « tout supraconducteur » à haute température critique.

Les stations d'essais à forts champs magnétiques intéressent de nombreux domaines scientifiques, parmi lesquels la fusion nucléaire ou la recherche de la matière noire. Leurs développements nécessitent aussi des essais à très haut champ mais aujourd'hui, seules deux installations, l'une aux États-Unis et l'autre en Chine, proposent un champ magnétique permanent de plus de 40 teslas.

Dès 2009, l'Irfu a entrepris la conception d'un aimant supraconducteur ceinturant des aimants résistifs, afin de former un aimant hybride de 43 teslas. Cet aimant de 20 tonnes et de 1,10 m de diamètre intérieur est constitué d'un solénoïde – 37 doubles galettes de NbTi empilées verticalement et connectées en série – et d'un écran massif de protection contre les variations rapides du champ magnétique créé par les bobines résistives qui risqueraient de faire transiter la bobine supra en régime résistif.

De nombreux développements ont été nécessaires pour maintenir l'aimant à l'état supraconducteur en cas d'incident dans les aimants résistifs et pour dimensionner son support pour résister aux forces considérables induites par les très hauts champs tant en conditions normales de fonctionnement qu'en cas d'incident (court-circuit partiel des bobines résistives).

Au terme de quinze années de conception, réalisations, assemblage et installation sur site, l'aimant supraconducteur a passé avec succès tous les tests de validation à 1,8 kelvin pour un courant nominal de 7 150 ampères.

Il reste désormais à tester le fonctionnement de l'aimant supraconducteur avec les bobines résistives de 9 teslas (de type « Bitter »), puis avec celles qui apporteront le complément à 43 teslas (« à polyhélices »). L'objectif à plus long terme étant de doter ces stations d'essais exclusivement d'aimants supraconducteurs et d'éviter une consommation électrique de plusieurs dizaines de mégawatts.



Haut de page