Les organismes vivants contrôlent l'activité de leurs gènes grâce à des protéines appelées facteurs de transcription. Celles-ci se fixent sur des régions précises de l'ADN, à proximité des gènes qu'elles régulent.
Il y a quelques années, des biologistes ont découvert des protéines présentes exclusivement chez les plantes, dites ALOG (Arabidopsis light-dependent short hypocotyls 1 and Oryza G1). Comme elles jouent un rôle important dans les épis de riz, la formation des grappes de tomates, les fleurs de pois ou les nodules de luzerne qui aident à fixer l'azote de l'air, ils ont soupçonné qu'il s'agissait de nouveaux facteurs de transcription.
Pour tester cette hypothèse, des chercheurs de l'Irig ont étudié les protéines ALOG de la plante modèle Arabidopsis.
- Ils ont identifié le motif d'ADN reconnu par les ALOG et ont pu montrer qu'il est le même chez toutes les plantes terrestres.
- En collaboration avec le synchrotron européen de Grenoble (ESRF), ils ont déterminé la structure cristallographique du complexe ALOG-ADN et son mode de fixation à l'ADN, encore jamais observé.
- En partenariat avec l'Université de Milan (Italie), ils ont montré que les ALOG empêchent les bractées (petites feuilles) de pousser sous les fleurs d'Arabidopsis, un rôle étonnamment mineur chez cette plante, comparé à celui observé chez certaines plantes cultivées.
« Ces résultats biochimiques et structuraux démontrent la fonction de facteur de transcription des protéines ALOG et ils pourront enrichir les nombreuses études portant sur les épis de riz, les grappes de tomates ou la fixation de l'azote de l'air chez les légumineuses », indique François Parcy du CEA-Irig.
Ces travaux ont été soutenus par l'ANR.