L'athérosclérose se caractérise par le dépôt et l'accumulation de plaques lipidiques sur la paroi des artères, pouvant conduire à une obstruction des vaisseaux. Les connaissances actuelles suggèrent que les récepteurs des oxystérols, molécules dérivées du cholestérol, jouent un rôle central dans la régulation métabolique des lipides. Ils constituent de fait une cible thérapeutique pour assurer l'efflux de cholestérol et contrôler la formation de la plaque d'athérome.
Des traitements à base d'agonistes de ces oxystérols, comme le GW3965, sont en cours de développement depuis plusieurs années mais ils présentent des effets indésirables ; effets résultant d'une distribution non spécifique dans les sites d'accumulation des lipides. D'où l'intérêt de la technique de vectorisation qui consiste à concentrer l'efficacité des médicaments sur des cibles. Par exemple en injectant par voie intraveineuse des micelles, nanoparticules sphériques permettant d'encapsuler des principes actifs hydrophobes et de les libérer précisément au niveau du site pathologique.
C'est la stratégie adoptée avec succès par des chimistes du CEA-Joliot qui ont, avec leurs collègues de Sorbonne Université, développé un analogue de GW3965. « Nous avons montré dans un modèle murin que nos micelles chargées de ce promédicament présentent une pharmacocinétique favorable et une biodistribution très ciblée vers la plaque d'athérome », annonce Edmond Gravel. De fait, les chercheurs ont observé une régulation à la hausse de l'expression des gènes responsables de l'efflux du cholestérol, sans altération du métabolisme des lipides qui est un effet secondaire classique du GW3965.