En octobre 2022, l'OMS fait état de 70.000 cas de contamination par le virus de la variole du singe (Monkeypox ou MPXV) dans 107 pays. L'infection par ce virus, isolé pour la première fois en 1970 en Afrique subsaharienne, connaît une recrudescence inattendue et préoccupante dans des pays non endémiques. Il est donc nécessaire de développer des outils pour surveiller l'évolution de cette épidémie. 

Or, à l'exception de la PCR ou du séquençage génomique, les tests actuels ne permettent pas de distinguer les différents Orthopoxvirus, genre auquel appartient MPXV.

Dans ce contexte, des chercheurs du CEA-Joliot ont exploré la possibilité de détecter des peptides signatures de MPXV dans des cellules infectées par spectrométrie de masse en tandem à haute résolution, en s'appuyant sur leur succès pour la détection du SARS-CoV-2.

Résultat : ils révèlent un ensemble complet de données, couvrant près de 80 % du protéome de MPXV. Parmi les peptides provenant de 152 protéines virales, neuf des plus abondants sont spécifiques à MPXV, ce qui les désigne comme signatures de MPXV.

Jusqu'à présent, la composition du peptidome de MPXV n'était que peu documentée et aucune donnée brute n'était libre d'accès. Or, moins d'un mois après la publication du rapport initial sur l'épidémie, les données obtenues par les chercheurs ont été déposées dans une base en accès libre (PRIDE, Proteomics Identification Database de l'EMBL-EBI).

La spectrométrie de masse étant possible sur des échantillons inactivés, elle pourrait jouer un rôle clé dans un avenir proche pour la détection rapide d'agents pathogènes, difficiles à manipuler comme MPXV.