Inoffensifs pour l'Homme, les bactériophages sont des virus parasites de bactéries qui se répliquent spécifiquement chez une espèce, jusqu'à détruire leur hôte.
Depuis près d'un siècle, les phages sont utilisés en suspension comme traitement antibiotique dans certains pays et aujourd'hui, ils sont incorporés dans des emballages alimentaires ou des pansements, afin de réduire la prolifération bactérienne (Escherichia coli, Listeria ou Salmonella). Ils pourraient également être intégrés à des dispositifs de biodétection mais le développement de tels diagnostics nécessite de maîtriser aussi bien la production de grandes quantités de phages que leur immobilisation sur une surface.
Pour approfondir ce point, des scientifiques de l'Irig ont voulu comparer différentes méthodes chimiques d'immobilisation sur une surface d'or, appliquées à quatre classes de phages.
Ils ont eu la surprise d'observer que la qualité du résultat est fortement liée à la pureté des phages. Ils ont donc développé une méthode de purification qui leur a permis d'obtenir la densité de particules virales, immobilisées et actives, la plus élevée jamais décrite.
Ils ont produit plusieurs surfaces fonctionnalisées avec différents bactériophages et ont pu prouver leur activité spécifique, vis-à-vis de leur bactérie hôte.
Ces résultats devraient favoriser le développement de biocapteurs miniaturisés et sélectifs, capables de tester, en quelques heures seulement, la sensibilité à une bactérie pathogène. Et dans le contexte actuel de montée de l'antibiorésistance, ils pourraient favoriser le retour des phages comme traitement antibiotique alternatif.