La collaboration ALICE au LHC (Cern) étudie les propriétés physiques de la matière soumise à l'interaction forte, à des densités d'énergie extrêmes telles qu'une phase de la matière appelée plasma quarks-gluons se forme. Pour cela, elle observe des collisions de plomb à l'aide d'un détecteur à la pointe de la technologie.
Une jouvence très importante, engagée en 2012, a été réalisée en grande partie pendant les trois années d'arrêt du LHC.
- Un des trajectographes ou détecteurs de traces de particules (Time Projection Chamber ou TPC) voit son taux de lecture passer de 500 Hz à 50 kHz, ce qui démultipliera la statistique des données acquises par rapport aux campagnes précédentes et augmentera la précision des mesures.
- Un nouveau trajectographe à pixels de silicium, le Muon Forward Tracker (MFT) permettra d'élargir le domaine de physique étudié avec un accès inédit à des canaux de désintégration supplémentaires. La résolution des traces des particules, de leur masse, ainsi que l'extrapolation des traces vers le point d'interaction seront améliorées.
L'Irfu a participé à la conception et à la réalisation des « chambres à muons » (MCH) et du trajectographe MFT qui composent le spectromètre à muons d'ALICE.
- L'Irfu a conçu les quelque 700 cartes électroniques de lecture des chambres à muons MCH et supervisé leur production, ainsi que celle des 112 châssis les accueillant.
- En collaboration avec le CNRS/IN2P3, l'Irfu a assuré la coordination de la conception et d'une grande partie de la production du MFT.
En décembre 2020, en pleine pandémie, ce nouveau trajectographe a été installé dans la caverne d'ALICE, notamment grâce au travail des scientifiques de l'Irfu en poste au Cern.
ALICE – en particulier le spectromètre à muons – a été mise en fonctionnement en 2022 et a reconstruit avec succès ses premières traces.
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