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Comment rendre les biomédicaments moins immunogènes ?


​Une équipe du CEA-Joliot, en collaboration avec l'hôpital Kremlin-Bicêtre, montre que le certolizumab pegol, un fragment d'anticorps monoclonal auquel a été ajouté une molécule de polyéthylène glycol (pégylé) à visée anti-inflammatoire, est moins susceptible de déclencher une réponse immunitaire indésirable que la forme non pégylée. 

Publié le 7 juillet 2022

Les biomédicaments ont la particularité d'être produits à partir d'une source biologique vivante telles que des cellules ou des bactéries. Une grande partie d'entre eux sont des protéines dites recombinantes car produites par une cellule dans laquelle un gène étranger (humain) permettant de fabriquer la protéine d'intérêt a été introduit. L'efficacité des biomédicaments est à l'origine d'une véritable révolution thérapeutique qui a déjà permis d'améliorer l'état de patients souffrant de maladies inflammatoires chroniques telles que la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn et certains cancers.

Cependant, cette efficacité peut être affectée par l'immunogénicité des biomédicaments, c'est-à-dire par le déclenchement d'une réponse immunitaire entraînant la production d'anticorps dirigés contre eux (anti-drug antibodies). Cette problématique est un obstacle important pour l'utilisation en clinique d'une classe particulière de biomédicaments parmi les plus développées : les anticorps monoclonaux. Que faire ? Une solution courante consiste à ajouter au biomédicament des molécules telles que le polyéthylène glycol ou PEG. L'addition de PEG est en effet associée à une réduction de l'immunogénicité du biomédicament mais les mécanismes par lesquels le PEG diminue la réponse immunitaire ne sont pas connus.

Pour mieux le comprendre, des chercheurs du CEA-Joliot ont étudié la réponse de cellules du système immunitaire (les lymphocytes T) au certolizumab – un fragment d'anticorps monoclonal dirigé contre une protéine produite en excès au cours de maladies inflammatoires, le TNFα, dans sa forme pégylée (certolizumab pegol) ou non (certolizumab).

Les chercheurs montrent que la pégylation réduit la capture du certolizumab pegol par les cellules dendritiques et sa capacité à stimuler les lymphocytes T. Elle diminue donc les signaux d'activation qui amorcent la réponse en anti-drug antibodies des lymphocytes T.

La connaissance des mécanismes conduisant à une plus faible immunogénicité du certolizumab pégylé par rapport à sa forme non pégylée s'annonce prometteuse pour le développement de nouveaux anticorps thérapeutiques.  

Lire l'article « Biomédicaments et bioproduction : innover pour demain » sur le site du CEA.


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