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Un œil de homard pour traquer les explosions cosmiques


​Précédée d'une optique multi-facettes originale évoquant l'œil d'un crustacé, la caméra en rayons X du télescope MXT du satellite franco-chinois SVOM a été conçue et assemblée par l'Irfu et livrée au Cnes. Le lancement de SVOM est prévu fin 2022.
Publié le 3 juin 2021

La mission franco-chinoise SVOM (Space-based multiband astronomical Variable Objects Monitor) va étudier les plus puissantes explosions dans l'Univers et les fusions d'astres denses via leurs émissions en rayons gamma (sursauts gamma). Elle associe des télescopes gamma, X et optiques, embarqués à bord d'un satellite, à des équipements terrestres, notamment un réseau de télescopes optiques robotisés.

Les sursauts gamma se manifestent par une émission très brève de rayons gamma. Cette brièveté (quelques secondes seulement) oblige les astrophysiciens à élaborer une stratégie complexe. Le rayonnement gamma sera d'abord détecté et localisé par les instruments ECLAIRs (rayons X et gamma) et GRM (Gamma Ray Burst Monitor) de SVOM qui donneront la première alerte. Le télescope à micro-canaux MXT (Microchannel X-ray Telescope), quant à lui, fournira les données bien plus précises, requises par les télescopes terrestres de grande taille.

MXT est muni d'une optique révolutionnaire qui forme l'image en rayons X sur le détecteur. Cette optique est constituée de multiples canaux microscopiques (40 µm de côté) assemblés en une mosaïque de plaques. Chaque plaque compte environ 600 000 facettes évoquant un œil de homard. Cette géométrie originale offre l'avantage d'un large champ de vision (un degré carré, soit 4 fois la surface apparente du Soleil).

Le détecteur CCD, constitué d'un bloc monolithique en silicium, divisé en 256 x 256 pixels, est intégré sur une plaque en céramique et entouré d'un blindage pour réduire l'impact du rayonnement cosmique. Il est équipé d'un système de trois refroidisseurs thermoélectriques qui maintient sa température entre -75°C et -60°C. L'ensemble est inséré dans un boîtier qui contient une roue à filtres, utilisée à des fins d'étalonnage et de protection. Les différentes parties de la caméra ont été conçues par l'Irfu, elles ont été fabriquées par l'Irfu ou ses sous-traitants et ont été assemblées dans des salles blanches de l'Irfu pour éviter toute contamination.

Après les deux modèles d'essai, l'équipe a pu livrer au Cnes le modèle de vol malgré les contraintes sanitaires. La caméra sera ensuite montée dans le télescope par le Cnes à Toulouse puis sera étalonnée à Munich, en novembre 2021, en présence des scientifiques de l'Irfu, avant l'expédition de MXT en Chine pour intégration finale sur le satellite SVOM. 

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