Parmi les maladies neurodégénératives, les tauopathies se caractérisent par l'accumulation progressive dans le cerveau d'agrégats de la protéine Tau sous des formes anormales. Ces agrégats sont le plus souvent retrouvés dans les neurones, cellules cérébrales synthétisant le plus la protéine Tau qui stabilise la structure de leurs axones. Pourtant dans certaines tauopathies, la présence d'agrégats avait été également repérée dans les astrocytes sans qu'on n'en explique ni l'origine ni les conséquences. Les astrocytes sont des cellules qui participent à de nombreuses fonctions clés dans le cerveau, comme la sécrétion de facteurs trophiques et de neurotransmetteurs, le maintien de la barrière hémato-encéphalique ou encore la réparation de lésions cérébrales.
Une équipe du CEA-Jacob, en collaboration avec l'Université de Lille, a développé des modèles rongeurs de tauopathies, générant spécifiquement des agrégats de Tau dans les neurones. Sur ces modèles, les chercheurs ont pu montrer que l'accumulation d'agrégats dans les astrocytes se produisait dans un second temps. Ils ont également mis en évidence un échange de la protéine Tau entre neurones et astrocytes. Enfin, ils ont démontré qu'une des formes anormales de la protéine Tau est toxique pour les astrocytes, entraînant leur mort. Ces cellules ne seraient donc pas de simples spectatrices de la pathologie neuronale et pourraient contribuer de manière significative aux symptômes cliniques.
A fait l'objet d'un communiqué de presse.