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Pourquoi la récolte française de blé de 2016 a été catastrophique


​L'association d'une douceur exceptionnelle en décembre 2015 et de précipitations extrêmes au printemps 2016 explique la diminution de rendement des cultures de blé comprise entre 20 % et 50 % dans le principal bassin de production français. Des conditions climatiques qui pourraient devenir plus fréquentes à l'horizon 2050. 
Publié le 26 avril 2018
​Premier producteur de blé tendre de l'Union européenne, la France a enregistré en 2016 des pertes de rendement d'une ampleur jamais égalée au cours des soixante dernières années. Des agronomes de l'INRA et des climatologues du LSCE ont cherché à comprendre pourquoi.

En 2015-16, la douceur de l'automne (maxima proches de 11°C en décembre), des précipitations printanières très élevées (4,4 mm/jour en mai) et une évapotranspiration anormalement basse au printemps ont favorisé le développement de maladies fongiques au détriment des cultures de blé. Certaines des conditions de ce cocktail « explosif » n'avaient pas été observées depuis 1958…

Les chercheurs ont analysé l'impact d'événements extrêmes de même nature sur la production de blé au cours de la période 1958 – 2016. Ils ont ainsi pu mettre en évidence que l'excès de précipitations printanières est d'autant plus préjudiciable que les températures de l'automne précédent sont anormalement élevées. Ainsi, si à l'automne, le nombre de jours entre 0°C et 10 °C diminue de moitié, passant de 20 à 10, et que des précipitations nettement supérieures à la moyenne accompagnent le printemps suivant, la probabilité d'avoir des pertes de rendement sévères, c'est-à-dire supérieures à 10 %, double pour atteindre 50 %.

À l'horizon 2050, les chercheurs anticipent une augmentation des températures automnales mais aucune tendance ne se dessine clairement pour les précipitations d'avril à juillet. La vulnérabilité des cultures de blé au changement climatique est désormais posée.  

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